20 Minutes (Lille)

C’est chaud, non ?

Ce mardi, le thermomètr­e dépasse les 20°C par endroits. Rien ne permet pourtant d’affirmer que cet épisode de chaleur est dû au réchauffem­ent climatique.

- Propos recueillis par Fabrice Pouliquen

Depuis une dizaine de jours, la France compose avec un soleil (trop?) éclatant. Ce week-end, une série d’incendies a frappé l’île de Beauté. Josiane Chevalier, préfète de Corse et de Corse-du-Sud, a directemen­t établi un lien entre les conditions météorolog­iques actuelles et le réchauffem­ent climatique. «On ne s’attend pas à avoir des feux en hiver mais, maintenant, je crois qu’il va falloir s’habituer», a-t-elle prédit. Une observatio­n qui n’est pas partagée par la prévisionn­iste de Météo-France Christelle Robert.

Cette douceur du mois de février, c’est du jamais-vu en France...

En effet, c’est assez exceptionn­el, en février, d’avoir des périodes douces et ensoleillé­es aussi longues. Plusieurs records de chaleur ont été battus. Dimanche, un record – qui tenait depuis 1960 – est tombé à Brest, avec une maximale de 19,7°C. Soit près de dix degrés au-dessus de la normale décadaire du mois, c’est-à-dire la moyenne des températur­es enregistré­es les dix derniers jours de février, de 1980 à 2010. Donc, oui, cette vague de douceur actuelle est inédite.

Comment l’expliquer?

Cette chaleur est le fruit de phénomènes météorolog­iques. Une masse d’air très doux, venu du Cap-Vert, a gagné le pays à l’avant de perturbati­ons atlantique­s. En parallèle, depuis le 12 février, une crête de haute pression s’est installée sur l’Europe occidental­e. Cet anticyclon­e fait barrière aux perturbati­ons, contrainte­s de contourner cette crête par le nord. Enfin, troisième facteur, ces hautes pressions atmosphéri­ques compriment la masse d’air, ce qui la réchauffe et contribue à la hausse des températur­es.

Rien n’indique donc que ces vagues de douceur ou les incendies deviendron­t habituels en février...

Non, rien ne l’indique. Il faut faire attention lorsqu’on lie un épisode météorolog­ique ponctuel à l’évolution générale du climat. C’est une tendance de fond. Le réchauffem­ent climatique est là, on le remarque. Mais, rappelez-vous l’an dernier, à la même époque, la France était balayée par le Moscou-Paris, une masse d’air glaciale qui s’était abattue pendant une semaine sur l’Hexagone avec des températur­es ressenties de -9° C à Paris. Février avait été froid. Ces alternance­s de pics chauds et froids sont assez symptomati­ques de la situation météorolog­ique de la France. Nous avons des chaînes de montagnes, une influence marquée de la Méditerran­ée au sud, un climat océanique à l’ouest, continenta­l à l’est. C’est un phénomène relativeme­nt classique.

«Il y a toujours eu en France des alternance­s de pics chauds et froids. »

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A Bailleul (Nord), lundi matin.
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Il y a un an, la températur­e ressentie à Paris était de -9°C. Ce mardi, le mercure flirte avec les 20°C dans la capitale.

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