20 Minutes (Lille)

Les Bleus en manque d’Eire

Rugby En Irlande, le XV de France s’est incliné (26-14) après avoir été dominé tout le match

- Bertrand Volpilhac

Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Les beaux discours et l’optimisme béat nés de la victoire face à l’Ecosse, il y a quinze jours, étaient donc bien plus imputables à la faiblesse de l’adversaire qu’à la soudaine découverte d’un puits de talent dans le rugby français. Sans que cela surprenne vraiment qui que ce soit, d’ailleurs. Balayé en Irlande (26-14), dimanche, le XV de France a été violemment remis à sa place.

«Je sais mon équipe capable de rivaliser avec toutes les équipes du Tournoi. »

Jacques Brunel

Si le score ne reflète pas l’ampleur de l’humiliatio­n, c’est parce que le XV du Trèfle – dans un élan de charité très valeurs de l’Ovalie – a enfilé les tongs un poil trop tôt et a laissé les Bleus marquer deux fois dans les quatre dernières minutes. Le reste du temps, ce match a été une boucherie. Face aux vagues vertes, les Bleus n’ont trouvé que leur courage à opposer pour éviter la noyade. « De l’inquiétude ? Non, a répondu le sélectionn­eur français, Jacques Brunel. Nous savions avant de venir que l’Irlande était une équipe mieux rodée que nous, avec plus de confiance et de repères. On pensait pouvoir les contester. Malheureus­ement, les circonstan­ces ont fait que cela n’a pas été le cas. Heureuseme­nt, on a montré du caractère en deuxième période et de l’allant jusqu’à la fin. Je vais retenir la fin de match, où les garçons sont allés chercher deux essais alors qu’ils auraient pu baisser les bras. Même si elle ne l’a pas montré aujourd’hui [dimanche], je sais mon équipe capable de rivaliser avec toutes les équipes du Tournoi. »

Beaux discours et optimisme béat, saison deux, épisode quatre. On s’accroche à ce qu’on a, même si c’est aussi maigre que deux essais de consolatio­n. Mathieu Bastareaud, au micro de France 2, n’avait, lui, même plus la force d’être en colère. « C’est la déception qui prime, a expliqué le centre français. On avait bien bossé cette semaine pour leur poser des problèmes. Mais on a été stériles, car on n’a pas eu de ballons. Quand on subit dans ce sport-là, c’est compliqué. Si on retient les vingt-trente dernières minutes, on voit qu’on n’est pas loin. Il faut croire en nous, car personne ne va le faire à notre place. » Heureuseme­nt, la vie est bien faite. Samedi, l’équipe de France ira défendre son honneur en Italie, vaillant dernier de ce Tournoi avec un total de zéro point. L’occasion parfaite de remporter une victoire qu’il sera opportun de décrire comme courageuse, de caractère et bourrée de promesses à six mois de la Coupe du monde…

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A l’image de Demba Bamba, les Bleus ont été complèteme­nt dépassés.

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