Les subventions font déjouer Wazemmes l’Accordéon
Musique Les baisses successives de subventions font craindre le pire aux organisateurs du festival Wazemmes l’Accordéon
C’est un festival qui se veut très populaire. Voilà vingt ans que chaque année, l’association Flonflons organise Wazemmes l’Accordéon*, un événement qui attire, à Lille, entre 35000 et 45 000 spectateurs, selon les organisateurs. Or, cette année, ces derniers dénoncent des fausses notes dans le concert des subventions. Et mettent la pression sur la Métropole de Lille (MEL). Depuis cinq ans, Flonflons voit, en effet, les subventions de la MEL fondre de 5000 € chaque année. «Nous sommes passés de 45000 en 2014 à 20000 aujourd’hui», s’inquiète Eric Bourgasser, président de l’association, et acteur connu sous le pseudonyme d’Eric Paul. Alors que la totalité des subventions atteint environ 200000 €, cette baisse ne semble pas dramatique, mais «ce qu’on a pu faire par le passé ne sera plus possible si la baisse continue ces prochaines années», poursuit le président de Flonflons.
La théorie des dominos
En clair, Eric Bourgasser craint que l’équilibre entre les financeurs soit définitivement rompu. « Selon la théorie des dominos, la région et surtout la mairie de Lille, notre plus gros partenaire, pourraient remettre en question leur investissement. C’est un phénomène qui arrive souvent. Un premier se désengage et les autres suivent», craint-il. Pour Eric Bourgasser, pas question de transformer ce festival en événement privé «où tout serait payant». «Nous avons fait un choix d’accès à la culture pour le plus grand nombre. Nous intervenons dans les écoles. Certes, nous développons notre autofinancement, mais jusqu’à un certain point», glisse Eric Bourgasser. Le président de Flonflons souhaiterait évoquer la politique culturelle que souhaite mener la MEL avec la vice-présidente à la Culture, Hélène Moeneclaey. «La renommée de notre festival dépasse les frontières de la métropole lilloise, mais visiblement, elle ne veut pas nous recevoir», se plaint Eric Bourgasser. Interrogée par La Voix du Nord sur ce dossier, Hélène Moeneclaey précise : «On a des critères, et l’association ne les respecte pas». Pourquoi dans ce cas, continuer à subventionner ce festival? Contactée, l’élue de la Métropole de Lille n’a pas donné suite.