20 Minutes (Lille)

Un Tour de France tout tracé pour Thibaut Pinot

Cyclisme Le parcours de la prochaine édition du Tour de France correspond parfaiteme­nt aux qualités du grimpeur de la Groupama-FDJ

- Julien Laloye

Il fallait voir comment Thibaut Pinot a été accueilli par la France du vélo, réunie mardi à Paris pour la présentati­on du parcours du Tour 2020. Des applaudiss­ements monstres, une ovation… L’histoire d’amour entre le leader de la Groupama-FDJ et les Français est prête à reprendre le fil d’une liaison interrompu­e par une blessure cruelle cet été. Car Christian Prudhomme, l’organisate­ur de la Grande Boucle, a dévoilé un parcours taillé sur mesure pour Pinot : 4 000 m de dénivelé dès la deuxième étape, jamais plus de trois jours d’affilée sans une étape casse-pattes, une première arrivée au sommet le quatrième jour, 29 cols, une seule étape vraiment dangereuse en termes de bordures (la dixième) et un petit contre-la-montre (de 36 km) avec une montée finale à la Planche des belles filles, la veille de l’arrivée à Paris. « L’année dernière, tout le monde disait qu’on avait tracé le parcours pour Romain Bardet, et il s’est avéré que ce n’était pas le cas, rétorque Thierry Gouvenou, chargé de trouver les routes les plus scabreuses possible. On va favoriser des coureurs qui savent sortir aisément des grands pourcentag­es. »

« Super pour le spectacle »

Marc Madiot, le directeur sportif de Pinot, tempérait aussi l’optimisme ambiant : « On est à peine à la découverte du parcours et vous dites que c’est un Tour pour lui. Vous ne perdez pas espoir, et moi non plus. Les parcours qui me plaisent sont ceux où on gagne, alors je ne sais pas encore.» Le bonhomme est réservé. On le comprend, c’est lui qui a ramassé le coureur à la petite cuillère fin juillet dans un hôtel de Tignes, et il sait les cicatrices de cet abandon crève-coeur. Le principal intéressé jure que tout ça est oublié et il peut diffici- lement faire la fine bouche devant ce tracé qui convoque la folie picaresque du Giro qu’il aime tant, et les dénivelés insensés de la Vuelta qu’il a appris à maîtriser.

« On casse un peu cette routine qu’il y avait souvent sur le Tour, où il y avait parfois plus d’une semaine avant d’avoir de la montagne, détaille Pinot. Là, ça commence tôt, on a rarement deux sprints de suite, c’est super pour le spectacle et pour les coureurs. Ce qui s’est passé cet été est derrière, on regarde devant.» Devant, c’est le podium sur les Champs-Elysées.

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Malheureux en 2019, Pinot espère que l’édition 2020 lui sourira davantage.

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