Au rayon antigaspi
Alimentation Aujourd’hui, les commerces et la grande distribution ne manquent plus de propositions pour limiter le gaspillage
De plus en plus de solutions permettent aux commerces et à la grande distribution de limiter le gâchis des invendus alimentaires.
En France, 10 millions de tonnes de nourriture finissent chaque année dans la poubelle, évalue l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Soit l’équivalent de 150 kg et par habitant. Sur le principe, il y a consensus : 93% des Français jugent ce gaspillage «inacceptable», selon un sondage YouGov pour Too Good To Go dévoilé ce mercredi, Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. En revanche, pour y remédier, les avis divergent. Il faut cuisiner ses restes pour 30% des sondés, planifier ses repas (26 %), congeler ses produits (24%), puis vérifier les dates limites de consommation (10%). Et utiliser Too Good To Go, cette appli qui permet d’identifier près de chez soi les commerçants qui proposent, au maximum au tiers du prix de vente habituel, un «panier surprise» composé des invendus du jour? Seuls 4% des sondés estiment qu’il s’agit de la solution la plus efficace pour lutter contre le gaspillage alimentaire. «Je ne pense pas non plus que notre application soit la solution la plus efficace, reconnaît Lucie Basch, sa cofondatrice. En revanche, aux yeux de nombreux Français, elle fait partie du package de solutions pertinentes pour réduire ce fléau.»
L’IA en renfort
Depuis son lancement en 2016, Too Good To Go dit avoir écoulé 10 millions de paniers. Si elle reste la plus connue, d’autres applications ont été lancées sur ce même créneau. C’est le cas, en France, de Karma, mais aussi de Phenix. Cette dernière s’est, par exemple, spécialisée dans la collecte des invendus alimentaires des supermarchés, qu’elle distribue dans la foulée à des associations caritatives. Christophe Menez, directeur général de l’entreprise nantaise Zero-Gâchis, évoque un autre credo : le «sticking». Autrement dit, l’application, directement en rayon, de promotion sur les produits qui approchent la date limite de vente. Christophe Menez en est persuadé : c’est la combinaison de ces solutions qui permettra à un supermarché ou à un commerce d’approcher le 100% de valorisation de ses invendus alimentaires.
L’enjeu, dès lors, est de permettre aux responsables de rayon de choisir la meilleure option de valorisation pour chaque produit qui arrive à date limite de vente. C’est d’ailleurs l’objet d’Epsilon, l’«assistant d’aiguillage» mis au point par Zero-Gâchis et qui est prêt à être déployé. S’appuyant sur l’intelligence artificielle, Epsilon aide à répondre à des questions comme : ce produit est-il autorisé au don? Si j’opte pour la promotion, quel rabais appliquer pour optimiser les chances qu’il soit vendu? Toutes ces solutions permettront-elles de réduire de moitié la quantité de nourriture jetée d’ici à 2025, comme s’y est engagée la France dans son Pacte national, signé en 2013? L’Ademe le rappelle : la production agricole, la transformation et la restauration ont aussi un rôle à jouer.