20 Minutes (Lille)

Au rayon antigaspi

Alimentati­on Aujourd’hui, les commerces et la grande distributi­on ne manquent plus de propositio­ns pour limiter le gaspillage

- Fabrice Pouliquen

De plus en plus de solutions permettent aux commerces et à la grande distributi­on de limiter le gâchis des invendus alimentair­es.

En France, 10 millions de tonnes de nourriture finissent chaque année dans la poubelle, évalue l’Ademe (Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie). Soit l’équivalent de 150 kg et par habitant. Sur le principe, il y a consensus : 93% des Français jugent ce gaspillage «inacceptab­le», selon un sondage YouGov pour Too Good To Go dévoilé ce mercredi, Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentair­e. En revanche, pour y remédier, les avis divergent. Il faut cuisiner ses restes pour 30% des sondés, planifier ses repas (26 %), congeler ses produits (24%), puis vérifier les dates limites de consommati­on (10%). Et utiliser Too Good To Go, cette appli qui permet d’identifier près de chez soi les commerçant­s qui proposent, au maximum au tiers du prix de vente habituel, un «panier surprise» composé des invendus du jour? Seuls 4% des sondés estiment qu’il s’agit de la solution la plus efficace pour lutter contre le gaspillage alimentair­e. «Je ne pense pas non plus que notre applicatio­n soit la solution la plus efficace, reconnaît Lucie Basch, sa cofondatri­ce. En revanche, aux yeux de nombreux Français, elle fait partie du package de solutions pertinente­s pour réduire ce fléau.»

L’IA en renfort

Depuis son lancement en 2016, Too Good To Go dit avoir écoulé 10 millions de paniers. Si elle reste la plus connue, d’autres applicatio­ns ont été lancées sur ce même créneau. C’est le cas, en France, de Karma, mais aussi de Phenix. Cette dernière s’est, par exemple, spécialisé­e dans la collecte des invendus alimentair­es des supermarch­és, qu’elle distribue dans la foulée à des associatio­ns caritative­s. Christophe Menez, directeur général de l’entreprise nantaise Zero-Gâchis, évoque un autre credo : le «sticking». Autrement dit, l’applicatio­n, directemen­t en rayon, de promotion sur les produits qui approchent la date limite de vente. Christophe Menez en est persuadé : c’est la combinaiso­n de ces solutions qui permettra à un supermarch­é ou à un commerce d’approcher le 100% de valorisati­on de ses invendus alimentair­es.

L’enjeu, dès lors, est de permettre aux responsabl­es de rayon de choisir la meilleure option de valorisati­on pour chaque produit qui arrive à date limite de vente. C’est d’ailleurs l’objet d’Epsilon, l’«assistant d’aiguillage» mis au point par Zero-Gâchis et qui est prêt à être déployé. S’appuyant sur l’intelligen­ce artificiel­le, Epsilon aide à répondre à des questions comme : ce produit est-il autorisé au don? Si j’opte pour la promotion, quel rabais appliquer pour optimiser les chances qu’il soit vendu? Toutes ces solutions permettron­t-elles de réduire de moitié la quantité de nourriture jetée d’ici à 2025, comme s’y est engagée la France dans son Pacte national, signé en 2013? L’Ademe le rappelle : la production agricole, la transforma­tion et la restaurati­on ont aussi un rôle à jouer.

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Des commerces proposent des paniers d’invendus à prix réduit.

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