20 Minutes (Lille)

« “Platane”, c’est ma vraie identité »

L’acteur et réalisateu­r Eric Judor revient avec une troisième saison de son show, diffusé dès ce lundi à 21 h sur Canal+

- Propos recueillis par Vincent Julé

Il a pris le temps, mais elle est là. Eric Judor a réalisé une troisième saison de sa série, Platane, diffusée six ans après la seconde, à partir de ce lundi sur Canal+ à 21 h. Cette attente est d’ailleurs mise en scène dans les spots promotionn­els, comme pour rappeler le concept de la série : Eric y joue son propre rôle, à peu près, en pire, et pour le meilleur.

Vous avez pris six ans pour réaliser la saison 3 de Platane. Ça va, tranquille ?

Après on va dire que l’Antillais est fainéant, c’est ça ? (Rires.) J’ai quand même bossé entre-temps. J’ai fait trois films, dont deux que j’ai réalisés : La Tour 2 contrôle infernale et Problemos. Je voulais être certain qu’il y avait une vraie attente pour Platane. On a commencé à le ressentir au bout

de deux-trois ans, et on en a discuté avec Canal. Dès que j’ai eu un moment, je m’y suis remis. La série Platane est-elle une soupape de décompress­ion dans votre travail ?

Pas du tout ! C’est au contraire ma vraie identité. Il y a bien sûr toujours une part de moi dans mes films. Mais ce n’est pas aussi personnel que Platane, où je contrôle tout, de l’écriture au bruitage en passant par le décor, le casting, etc.

Dès le premier épisode de la saison, point Godwin : vous êtes Hitler…

Ah ah! On est en 2020, je me suis adapté à notre époque, tout va très très vite. Il nous fallait un début de saison fort, donc autant attaquer tout de suite très haut. La fin de saison, avec l’épisode 8, est vraiment le sommet, le max de ce que j’ai pu faire. Peut-être l’épisode le plus drôle des trois saisons. Je peux juste vous dire : Le Bureau des légendes. Il y a un crossover, les ruptures entre les deux séries sont imparables, et Mathieu Kassovitz, tout sérieux, est fou.

Vous aviez déjà critiqué le film

Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?

et vous en remettez une couche

dans Platane…

Je constate juste qu’il y a un seul type d’humour qui cartonne en France, dans lequel je ne me reconnais pas. Cela ne veut pas dire que c’est nul ou super, mais que c’est ce qui marche, ce que les gens aiment. J’ai un public, mais c’est une niche, des fans absolus. Quand je fais pleurer de rire un millier de personnes, j’en laisse dix millions de marbre. Mais c’est ainsi que je conçois la comédie, elle ne doit pas laisser indifféren­t, elle doit faire éclater de rire, pas juste sourire.

Comment choisissez-vous les guest stars, à chaque saison ?

Il y a le script, déjà. Si on décide que mon personnage évolue dans le monde de la pub [comme dans cette saison], qui est le pape de la pub ? Jacques Séguéla. Il y a aussi des envies et des gens avec qui j’avais jamais tourné. Florence Foresti par exemple. Je ne la connaissai­s pas bien. Non seulement elle est super drôle, mais on s’entend comme Eric et Ramzy. Ou Eric et Ramzette.

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Six ans après la deuxième saison, Eric Judor joue à nouveau son propre rôle.

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