Manaudou reprend son envol
Le Français, qui tente un étonnant come-back en vue des JO, est déjà performant
C’est le come-back le plus attendu dans la perspective des JO 2020. Trois ans et quatre mois après sa dernière apparition en équipe de France, c’était en finale olympique du 50 m à Rio avec une médaille d’argent autour du cou, Florent Manaudou s’est lancé un défi d’envergure : aller décrocher l’or au JO, après une parenthèse handballistique de deux ans et dix mois. Cette semaine, à Glasgow, le recordman mondial du 50 m en bassin (en 2014, avec une course à 20’’26) a donc retrouvé ses potes lors des championnats d’Europe, l’occasion parfaite pour dresser un premier bilan.
« Une nage différente »
A l’arrivée, malgré une élimination dès les séries lors du relais 4 x 50 m 4 nages masculin dimanche, la semaine du Français a quand même de l’allure. L’argent sur 50 m nage libre vendredi, une cinquième place en finale du 50 m papillon et une médaille de bronze sur le relais mixte 4 x 50 m samedi, vous avouerez qu’on a connu pire retour au premier plan. Après son relais samedi, Manaudou a pu faire un état des lieux de la cave au grenier afin de jauger sa marge de progression à sept mois de Tokyo : « J’avais l’impression de voler sur l’eau entre guillemets, pas en termes de vitesse, mais de sensations, a-t-il déclaré en zone mixte samedi. Je ne suis pas crispé, ça fait du bien. J’ai une nage complètement différente d’hier et j’aimerais avoir ce type de nage en individuel. Pour l’instant, je n’y arrive pas. J’ai besoin de nager, d’enchaîner les courses, les départs, les coulées. »
Tout juste de retour de Glasgow, son agent Jean-François Salessy s’est dit « heureux du niveau affiché » par le natif de Villeurbanne : « Il avait le sourire et une grande sérénité. Cette semaine lui a permis de retrouver de bons repères techniques avant de passer dans le grand bassin. Il est dans une phase de redécouverte de sa natation et je trouve qu’il a fait de gros progrès, notamment au niveau du chrono. »
Si, comme Gibson, il espérait aussi secrètement la médaille d’or sur le 50 m nage libre, « voire un record vu son niveau lors de l’ISL [l’International Swimming League] », à Naples en octobre, Salessy y voit paradoxalement un mal pour un bien. «C’est un compétiteur et j’aime l’idée qu’il ait pu être piqué au vif après ce weekend. »