Hellemmes offre une seconde jeunesse aux rames de TGV
La petite commune accueille le plus grand salon de beauté de France pour les TGV
Il y a deux principales raisons pour qu’un TGV ne circule pas. Une grève ou une panne. Pour la première, il faut voir avec le gouvernement. Pour la seconde, c’est à Hellemmes, près de Lille, que ça se passe. Dans son immense et flambant neuf technicentre, baptisé Atelier 57, la SNCF redonne une nouvelle jeunesse aux vieilles rames de train à grande vitesse et assure la maintenance des pièces de rechange.
De mémoire de Lillois, le Technicentre SNCF est installé à Hellemmes depuis longtemps, très longtemps. Son histoire remonte à si loin qu’en son temps, la maintenance des trains a vapeur était assurée à cet endroit. Il est le plus grand des dix sites en France réalisant la maintenance industrielle, la rénovation et la modernisation des matériels roulants. La surface du nouvel atelier ne représente pas moins de quatre terrains de football (28000 m2). «C’est le premier bâtiment industriel à énergie positive grâce à une centrale photovoltaïque de 6000 m2 installée sur le toit», explique Jean-Paul Gomaris, directeur du site. A l’intérieur, malgré la présence d’une rame complète de TGV, il y a de l’espace. C’est tellement propre que l’on pourrait manger par terre. Des robots assurent le nettoyage du sol en permanence et de manière totalement autonome. Pour lever ou déplacer les pièces lourdes, comme les trains roulants ou les voitures complètes, les ouvriers disposent de moovers, des chariots autonomes ou pilotés avec une télécommande.
Près de 32 000 h de travail
Certains employés sont équipés d’exosquelettes pour les soulager sur les postes les plus éprouvants physiquement. Au lieu de grimper sur les toits des voitures pour les inspecter, les chaudronniers et les peintres utilisent des drones. Des outils modernes qui bénéficient aux ouvriers, certes, mais qui permettent surtout de sacrées économies : « Cela coûte environ deux fois moins cher au m2 qu’un atelier classique», assure-t-on à SNCF immobilier. La principale activité de l’atelier 57 est de réaliser les opérations « mivie» sur les TGV et les trains transmanche. «Une rame a une durée de vie de 40 ans. A la moitié, elle est entièrement démontée et tout est remplacé à neuf, sauf la caisse », explique un technicien à 20 Minutes. Du neuf, mais aussi du moderne : Wifi, aménagements intérieurs, équipements informatiques… Il faut 32000 h de travail, réparties sur environ trois mois, pour rénover une rame entière.