Les caméras de vidéosurveillance de Huawei interrogent
Le partenariat, en 2017, entre la ville et le géant chinois fait débat
En février 2017, la ville de Valenciennes, dans le Nord, a signé une convention avec le géant des nouvelles technologies chinois, Huawei. Le texte prévoyait que la société livrerait «217 caméras de nouvelle génération» pour moderniser la vidéoprotection à la ville en échange de… rien, ou presque. A l’époque, Huawei et Valenciennes parlaient de «faire de la ville une vitrine technologique, sûre et de confiance ». Le documentaire de France 5 (Qui a peur de Huawei ?) s’interroge sur le côté intrusif et liberticide du projet Safe City, déployé en Chine et qui permet au régime d’utiliser la reconnaissance faciale. « Cette technologie est faite pour contrôler la population », assure James Andrew Lewis, expert en technologie. Participant au Forum international de la cybersécurité (FIC), à Lille, mercredi, Huawei a reconnu Valenciennes comme « site pilote » pour ses nouvelles caméras, affirmant cependant n’avoir fourni que le matériel et non une solution de vidéoprotection complète. Sur place, Huawei a affirmé que les caméras déployées ne pouvaient faire la différence entre un être humain et un véhicule et qu’il était encore moins question de reconnaissance faciale.
Intelligence artificielle
Pourtant, « techniquement, c’est possible aujourd’hui. Il suffit de caméras haute résolution, d’un ordinateur et d’un algorithme d’intelligence artificielle », explique à 20 Minutes un expert du Centre d’innovation des technologies sans contact (Citc). En somme, tout ce que possède déjà Valenciennes. Les caméras installées disposent de fonctions d’analyse intelligente permettant de repérer les comportements des véhicules et des personnes… Cependant, un algorithme ne suffit pas. «Il faut entraîner l’intelligence artificielle avec beaucoup de données pour permettre la reconnaissance faciale », tempère l’expert du CITC. Cela implique une connexion, par exemple, entre le système et des bases de données gouvernementales. « En l’état de la législation, ce n’est pas possible en France », souligne la Cnil.