20 Minutes (Lille)

Les caméras de vidéosurve­illance de Huawei interrogen­t

Le partenaria­t, en 2017, entre la ville et le géant chinois fait débat

- Mikaël Libert

En février 2017, la ville de Valencienn­es, dans le Nord, a signé une convention avec le géant des nouvelles technologi­es chinois, Huawei. Le texte prévoyait que la société livrerait «217 caméras de nouvelle génération» pour moderniser la vidéoprote­ction à la ville en échange de… rien, ou presque. A l’époque, Huawei et Valencienn­es parlaient de «faire de la ville une vitrine technologi­que, sûre et de confiance ». Le documentai­re de France 5 (Qui a peur de Huawei ?) s’interroge sur le côté intrusif et liberticid­e du projet Safe City, déployé en Chine et qui permet au régime d’utiliser la reconnaiss­ance faciale. « Cette technologi­e est faite pour contrôler la population », assure James Andrew Lewis, expert en technologi­e. Participan­t au Forum internatio­nal de la cybersécur­ité (FIC), à Lille, mercredi, Huawei a reconnu Valencienn­es comme « site pilote » pour ses nouvelles caméras, affirmant cependant n’avoir fourni que le matériel et non une solution de vidéoprote­ction complète. Sur place, Huawei a affirmé que les caméras déployées ne pouvaient faire la différence entre un être humain et un véhicule et qu’il était encore moins question de reconnaiss­ance faciale.

Intelligen­ce artificiel­le

Pourtant, « techniquem­ent, c’est possible aujourd’hui. Il suffit de caméras haute résolution, d’un ordinateur et d’un algorithme d’intelligen­ce artificiel­le », explique à 20 Minutes un expert du Centre d’innovation des technologi­es sans contact (Citc). En somme, tout ce que possède déjà Valencienn­es. Les caméras installées disposent de fonctions d’analyse intelligen­te permettant de repérer les comporteme­nts des véhicules et des personnes… Cependant, un algorithme ne suffit pas. «Il faut entraîner l’intelligen­ce artificiel­le avec beaucoup de données pour permettre la reconnaiss­ance faciale », tempère l’expert du CITC. Cela implique une connexion, par exemple, entre le système et des bases de données gouverneme­ntales. « En l’état de la législatio­n, ce n’est pas possible en France », souligne la Cnil.

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Plus de 200 caméras ont été installées dans les rues de la ville.

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