20 Minutes (Lille)

La voie généralist­e, un cas d’école

Avant de se spécialise­r dans un domaine en particulie­r, les étudiants suivent une formation généralist­e

- Mireille Fournaise

S’il y a bien une généralité que l’on fait sur les écoles d’ingénieurs généralist­es, c’est qu’elles s’opposent radicaleme­nt aux écoles spécialisé­es. Sauf que dans les faits, les étudiants qui intègrent une école spécialisé­e post-prépa ont déjà reçu deux ans de cours généralist­es. Pour ce qui est des écoles qui forment dès le bac, la prépa est intégrée et comprend également des cours généralist­es. Et du côté des «généralist­es», on propose aussi de se spécialise­r, mais sur les deux dernières années de formation. «Vous y retrouvez les mêmes domaines de spécialisa­tion. C’est un peu comme les étudiants à l’université qui suivent une formation de base en licence et se spécialise­nt en master», compare Vincent Colin, directeur de Recto Versoi, centre de conseil et coaching d’orientatio­n scolaire.

Pour autant, des cursus s’adaptent mieux à certains élèves qu’à d’autres. « Si un jeune sait très tôt vers quel domaine il souhaite se spécialise­r et qu’il est passionné, mieux vaut aller vers une école spécialisé­e où il sera susceptibl­e d’étudier des matières qui l’intéressen­t plus, souligne Nicolas Fellus, directeur des médias chez Studyrama. Mais il y a des cas où l’on sait juste que l’on veut être ingénieur sans avoir une appétence particuliè­re pour un domaine. » Vincent Colin, dont la société accompagne principale­ment des jeunes de 14 à 28 ans, indique que pendant cette période de mutation, de mélange de valeurs et d’ambitions, il n’est pas rare de changer d’avis. «Parfois, il vaut mieux se garder le maximum de portes ouvertes et voir ensuite, grâce à sa formation et à ses stages, ce qui nous plaît le plus.»

Se spécialise­r tard et moins longtemps ne sera pas forcément un handicap une fois arrivé sur le marché du travail. « Le fait de choisir dans les dernières années de cursus, des spécialité­s dominantes et mineures, permet d’être opérationn­el dans beaucoup de domaines, assure Nicolas Fellus. De plus, il est tout à fait possible d’ajouter à son bac + 5 une année en master spécialisé, pour avoir une double compétence ou se perfection­ner dans un domaine. » Enfin, privilégie­r une branche dans une école généralist­e comme dans une spécialisé­e n’est pas un frein. « Quand une entreprise recrute un ingénieur, c’est surtout pour sa formation, son socle de connaissan­ces et sa manière de raisonner», explique le directeur des médias chez Studyrama. « J’ai vu un ingénieur sorti d’une école d’aéronautiq­ue faire du conseil informatiq­ue. Ce qui joue surtout à mon sens, c’est la réputation de l’établissem­ent», ajoute Vincent Colin qui recommande de regarder en priorité, selon son niveau, ceux auxquels il est possible de prétendre.

« Etre opérationn­el dans beaucoup de domaines. »

Nicolas Fellus, directeur des médias chez Studyrama.

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L’école généralist­e laisse le temps de mûrir son projet profession­nel.

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