Les candidats se jettent à l’eau
A trois semaines du premier tour des municipales, les idées ne manquent pas pour mettre le sport en valeur.
C’est l’un des rares sujets qui fait l’unanimité dans cette campagne: il manque une piscine moderne à Lille. «On a moins de bassins par habitant dans la métropole et dans la région qu’ailleurs en France », reconnaît Arnaud Deslandes, colistier de la liste Lille en commun, Lille en confiance. Un manque qui commence clairement à se faire sentir, selon Julien Poix « Il y a un recul de la pratique de la natation à Lille», assure la tête de liste de Décidez pour Lille, soutenue par La France insoumise. Aujourd’hui, dans la capitale des Flandres, seule la piscine de LilleSud, ouverte en 2016, est moderne. Les bassins situés à Fives, Hellemmes et aux Bois Blancs, où est installée MarxDormoy, la plus grande piscine de la ville, sont tous vétustes. «En 2003, le projet de construction d’une piscine olympique dans la métropole avait pourtant déjà été identifié », regrette l’écologiste Stéphane Baly, tête de liste de
Lille Verte 2020. Pourtant, une piscine olympique dernier cri et ultramoderne devrait sortir de terre à Saint-Sauveur dans les prochaines années. Sauf que ce projet métropolitain de 78,5 millions d’euros (financé à 70 % par la MEL et à 30 % par la ville de Lille) et soutenu par Martine Aubry fait bondir tous ses opposants pour des raisons écologiques. En cause, l’installation de ce complexe sur une friche de 23 ha. Plusieurs recours ont même été déposés devant le tribunal administratif contre ce projet, provisoirement à l’arrêt en raison d’un moratoire. «Vouloir mettre toute une partie de l’argent de la politique sportive sur ce site n’a aucun sens», tacle Marc-Philippe Daubresse, la tête de liste (LR) de Notre parti, c’est Lille. Thomas Werquin, colistier de Faire respirer Lille, ne veut pas non plus de cet emplacement.
Quel lieu pour le chantier ?
Reste à savoir où installer un éventuel projet alternatif à Saint-Sauveur. Pour beaucoup de candidats, le site est déjà trouvé : celui de Marx-Dormoy, là où se trouve déjà la plus grande piscine de la ville. Si certains comme Julien Poix veulent rénover et désamianter l’équipement, d’autres comme Stéphane Baly ou Marc-Philippe Daubresse proposent de construire un nouveau bassin de 50 m juste à côté de l’équipement actuel. Enfin, certains, comme Eric Cattelin-Denu, n’excluent pas d’installer le complexe en dehors de Lille. « Ne peut-on pas éviter que tout soit concentré au même endroit ? », s’interroge la tête de liste RN. L’arlésienne de la piscine n’a pas fini d’animer les débats.
Une proposition de 78,5 millions d’euros, financée à 70 % par la MEL et à 30 % par la ville de Lille.