Ancrage local, dédiabolisation... Les enjeux du scrutin sont cruciaux pour les plus gros partis
Municipales «20 Minutes» détaille les enjeux du scrutin pour les formations
La campagne des municipales entre dans sa dernière ligne droite à partir de ce jeudi, date butoir pour déposer les listes en préfecture. Les électeurs sont appelés à élire leur maire dans environ 35 000 communes. Pour les partis, l’échelon local est crucial, à deux ans de la présidentielle.
> Les Républicains : sauver son butin pour (enfin) « rebondir ». La vague bleue de 2014 semble loin. Depuis, LR a connu « trois défaites successives » aux élections présidentielle, législatives et européennes. Ce scrutin est donc une chance de « rebondir », selon le président LR, Christian Jacob, interviewé par RTL. Le parti détient 15 villes de plus de 100 000 habitants et revendique 550 000 élus locaux. Menacé par la fuite de son électorat, à sa droite vers le RN et à sa gauche vers LREM, LR veut prouver qu’il peut résister.
> La République en marche : s’ancrer localement. C’est le premier scrutin municipal pour le parti présidentiel, qui revendique 2000 élus locaux. « On part de tellement loin qu’on n’a rien à perdre », explique un parlementaire. «C’est pour ça qu’on s’est fixé un objectif en nombre d’élus, 10000 au moins, et pas en nombre de communes. Mais si on ne remporte aucune grande ville, ça sera gênant. » La tâche s’annonce ardue, notamment à Paris, Lyon ou Bordeaux. L’enjeu est d’« élargir la majorité», explique un cadre.
> Le Parti socialiste : ressusciter nationalement. Le PS a enchaîné les claques électorales, mais conserve un bon ancrage local, avec près de 30 000 élus en France. Le parti à la rose veut consolider ce maillage, en conservant ses 12 villes de plus de 100 000 habitants et en s’imposant dans des villes à droite, comme Nancy, Bourges ou Limoges. « Nous pensons parvenir à conserver nos grandes villes, car nos maires sont très bien implantés localement, estime Pierre Jouvet, porte-parole du parti. Si Marseille bascule [où la gauche présente une liste d’union], ou si on regagne Limoges, nous pourrons dire que la gauche est de retour. »
> EELV : conquérir (seul) des grandes villes. Nourris par de bons sondages, les écolos se sentent pousser des ailes. « Nous sommes devenus la troisième force politique aux européennes [13,48 %], et il semble que ça puisse se confirmer aux municipales. Notre objectif est de renforcer nos positions dans certaines majorités et de conquérir de nouvelles mairies », indique Julien Bayou, le secrétaire national du parti. Europe Ecologie-Les Verts ne détient qu’une ville de plus de 100000 habitants, Grenoble.
> Le Rassemblement national : poursuivre la dédiabolisation. En 2014, le FN (devenu RN) avait remporté une dizaine de villes, dont Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Fréjus (Var), Hayange (Moselle) ou Beaucaire (Gard). « Nos villes sont des vitrines et leur bonne gestion a participé à la dédiabolisation du parti », résume Gilles Pennelle, directeur de campagne du RN. Marine Le Pen veut s’appuyer sur ce bilan pour conquérir des mairies.