«La victimisation se poursuit»
Procès Fillon François et Penelope Fillon n’ont pas eu à prendre la parole, mercredi, au deuxième jour de leur procès pour détournement de fonds publics et abus de biens sociaux. Après une audience, lundi, écourtée en raison du mouvement de grève des avocats, la 32e chambre du tribunal s’est contentée, mercredi, d’écouter les deux questions prioritaires de constitutionnalité détaillées par les avocats de la défense. Estimant que les accusations portées à l’encontre de l’ancien Premier ministre et de son épouse ne sont pas conformes à la Constitution en raison de problèmes de prescription d’une part, et de séparation des pouvoirs d’autre part, les avocats ont demandé le renvoi du procès le temps que leurs demandes soient examinées par la Cour de cassation. De son côté, le Parquet national financier (PNF) a requis le rejet de leurs demandes. La décision sera rendue ce jeudi à 13 h 30. Au détour des débats techniques mercredi, les avocats de François et Penelope Fillon et les magistrats du parquet n’ont pas hésité à se balancer des piques bien senties. La première mèche a été allumée par Pierre Cornut-Gentille, avocat de Penelope Fillon. En filigrane de son propos sur les délais de prescription, il n’a pas hésité à critiquer les fuites dans la presse et, surtout, «la promptitude» avec laquelle le Parquet national financier avait ouvert son enquête en 2017. Bruno Nataf, le second procureur, a déploré que « trois ans après [la révélation des faits], la stratégie de victimisation [des Fillon] se poursuive» et a donc réclamé le rejet des demandes de la défense…