20 Minutes (Lille)

«La Bonne Epouse» aborde joyeusemen­t le féminisme

Trois héroïnes s’émancipent dans le film de Martin Provost, ode à la joie et à la cause des femmes qui se déroule dans les années 1960

- Caroline Vié

Martin Provost s’est entouré d’un trio de choc pour La Bonne Epouse. Le réalisateu­r de Séraphine et de Sage Femme a fait appel à Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky pour ses premières armes dans le domaine de la comédie. «Parler de féminisme de façon joyeuse, c’est possible, a indiqué le cinéaste à 20 Minutes. Je me demande si le message ne passe pas mieux ainsi. » Il est certain que l’évolution d’une directrice d’école ménagère à la fin des années 1960 constitue un excellent terrain de jeu pour le réalisateu­r et ses actrices.

« Ces écoles où l’on enseignait aux filles à être de bonnes ménagères aux petits soins pour leur mari ne sont pas si anciennes, précise Martin Provost. Celle que je montre dans le film correspond en tout point à la réalité de l’époque. » Des adolescent­es y sont initiées à l’art de briller en cuisine, d’entretenir le linge et de tenir la maison à l’heure où Mai-68 va bientôt pointer son nez. « Je ne cache pas que la vie n’était pas toujours rose pour ces élèves », insiste le cinéaste. L’une d’elles songe même au suicide quand ses parents veulent la marier à un homme qu’elle n’aime pas, tandis que d’autres songent déjà à échapper à un avenir sclérosant.

Libérées

Coincée jusqu’aux boutons de ses tailleurs, la directrice qu’incarne Juliette Binoche voit son horizon s’élargir à la mort subite de son époux (François Berléand en beauf aux petits oignons). « Elle croit aux valeurs de soumission féminine qu’elle enseigne dans son école, explique Martin Provost. Tout change pour elle quand elle n’est plus obligée de les mettre personnell­ement en pratique. » Il faut dire que le retour d’un ancien amour joué par Edouard Baer la mène au plus vite sur la voie de l’émancipati­on. Son ex-belle-soeur vieille fille (Yolande Moreau à son meilleur) et la bonne soeur de l’internat (Noémie Lvovsky, irrésistib­le) sont plus longues à la détente. Salvatore Adamo, Michel Sardou et

Joe Dassin visitent la bande-son dynamique de cette Bonne Epouse qui l’est tout autant. « C’est pour que le public réfléchiss­e dans la bonne humeur que j’ai insisté sur des tubes très connus », raconte Martin Provost. Le dénouement offre un numéro musical final aussi galvanisan­t que réjouissan­t et fait quitter la salle sur une note d’optimisme bienvenue.

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Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky tiennent des rôles en or.

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