«Ce rejet des journalistes est un thème qui nous intéresse»
Georges Marque-Bouaret, fondateur du Figra, évoque la perception des journalistes par le grand public
«Les journalistes sont-ils détestables ? » C’est le thème du grand débat* choisi, cette année, par les organisateurs du Festival international du grand reportage d’actualité et documentaire de société (Figra) qui se tient du 11 au 14 mars au Palais des congrès du Touquet (Pas-de-Calais). Georges Marque-Bouaret, délégué général et fondateur du Figra, interroge cette méfiance.
Pourquoi ce grand débat sur le rejet des journalistes ?
Notre festival présente chaque année des films, grands reportages ou documentaires, réalisés par des journalistes. Ce rejet des journalistes par le grand public est donc un thème qui nous intéresse, à l’heure où, via les réseaux sociaux et Internet, la peste que sont les fakes news envahit le monde de l’information. Y a-t-il une solution ? On tente d’ouvrir des horizons avec ce débat.
Ce thème se retrouve-t-il dans certains films ?
Deux séries inédites l’évoquent. La première, Détestés ?, réalisée par Joséphine Dubreuil, montre la réalité du métier de journaliste à travers six portraits. La seconde, Clash médias, de Ludovic Fossard, suit, pendant un an, des lycéens à Calais alors que ces derniers imaginent d’emblée que les journalistes sont des menteurs.
Ce festival montre aussi une autre facette du journalisme…
Tout à fait. Les films que nous présentons ont pris le temps de la réflexion sur l’actualité et sur le monde. Nous ne sommes pas dans l’immédiateté. Ce travail nécessite du temps et coûte de l’argent. Le grand reportage, ce n’est pas traiter l’actualité en deux minutes comme au journal télévisé. Je rêve d’une chaîne ou d’une émission de télé qui reprendrait d’anciens films pour illustrer l’actualité présente.