20 Minutes (Lille)

La défense plaide la relaxe pour le couple Fillon

Les avocats de François et Penelope Fillon ont réclamé leur relaxe, mercredi

- Vincent Vantighem

Après trois semaines d’un procès parfois houleux, les avocats de la défense se sont succédé à la barre, mercredi, pour tenter de convaincre le tribunal judiciaire de Paris que Penelope Fillon a exercé une activité réelle d’assistante parlementa­ire auprès de son époux, François Fillon, et non un emploi fictif. La veille, le Parquet national financier avait requis une peine de cinq ans de prison dont deux ferme contre François FIllon et de trois ans avec sursis à l’encontre de sa femme.

Le « rôle social de l’épouse »… Voilà une expression que n’ont pas digérée les avocats de la défense. Truculent et offensif, Antonin Lévy, l’avocat de François Fillon, a donc demandé au tribunal si le seul devoir de Penelope Fillon était « d’aligner les pantoufles de son mari de député sous la table ». Et même, de « lui pondre des gosses?», a-t-il osé demander. Non, selon lui, si elle se rendait « aux comices agricoles » et « aux repas des vieux », c’est bien pour un travail qu’elle appréciait.

Le progressis­me est un très beau concept pour les Fillon. Mais à lui seul, il ne suffit pas à convaincre un tribunal. Méticuleux et parfois enflammé, Antonin Lévy a passé la majeure partie de sa plaidoirie à décortique­r chaque élément, chaque témoignage à charge pour démontrer qu’ils ne valaient rien, et à mettre en avant les éléments à décharge qui avaient été, selon lui, passés sous silence. Ici, la preuve qu’elle gérait les agendas de son mari. Là, l’attestatio­n d’un préfet qui l’a rencontrée 12 fois en un peu moins de deux ans. Un travail d’orfèvre sur le dossier.

Avant lui, Pierre Cornut-Gentille, l’avocat de Penelope Fillon, avait tenté de faire de même. Il a gratté la corde sensible au moment d’en terminer : « Elle m’a dit qu’elle s’était recroquevi­llée sur elle-même depuis trois ans. Qu’elle ne supportait plus son prénom associé au “Penelopega­te”. » Ce faisant, il a réclamé sa relaxe, comme celle de l’ensemble des prévenus, afin de lui rendre sa dignité. C’est au tribunal d’en décider désormais. Il rendra sa décision le 29 juin.

«Penelope Fillon s’est recroquevi­llée sur elle-même depuis trois ans. »

Pierre Cornut-Gentille, avocat de la prévenue

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L’ex-Premier ministre et son épouse au tribunal judiciaire de Paris.

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