20 Minutes (Lille)

«C’est ça le PSG, mon ami, c’est ça!»

- William Pereira

Un mélange de weed, de fumis et de pétards, de chants et de brouhaha, de bousculade­s et d’embrassade­s. Il faut l’avoir vécu pour le comprendre. Mercredi, pendant PSG-Dortmund, le Parc des Princes était muet, d’un silence de mort, conséquenc­e du huis clos imposé pour cause de coronaviru­s. Mais au dehors, des centaines d’irréductib­les supporteur­s se sont donné rendez-vous pour mettre leurs sens à rude épreuve et – c’était le but premier – se faire entendre à intérieur du Parc. La mission n’est pas aisée, les voix partaient de loin : 30 m séparent l’avant du parcage du cordon de CRS qui attendent les agités du soir. Quelques mots doux contre les autorités de temps en temps mais rien de méchant. Pas de charge ni d’incident à déplorer, du moins pas de notre côté. Il faut dire que la foule est dense, et entre les nombreuses épaules et l’épais brouillard des dizaines et dizaines de fumigènes, il est bien dur de voir clair dans la nuit du 16e. A quoi bon voir, de toute façon, quand il suffisait de sauter et chanter à l’unisson? «Vous êtes ici pour rester calmes ou pour faire du bruit? Foutez le bordel!», gueule un supporteur.

Entre deux chants et trois applaudiss­ements, on jette un oeil sur l’écran du voisin qui capte RMC Sport. Pas de bol, son stream est en retard. On se fait spoiler le premier but qui n’en est pas un (une frappe de Cavani détournée en corner). Puis le but de Neymar sur l’action qui suit. Tous les supporteur­s sautent, chantent, crient, s’embrassent, chacun sort son fumi comme on dégainerai­t sa clope. Des verts, des rouges, des qui piquent, des plus doux. La scène se répète sur le deuxième pion du PSG. Tant pis pour les règles anti-coronaviru­s. «C’est ça le PSG, mon ami, c’est ça!»

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