20 Minutes (Lille)

Quand l’écotourism­e se fait collaborat­if

Innovation Difficile de naviguer dans la jungle des labels de tourisme écorespons­able. Pour y voir plus clair, des initiative­s voient le jour

- Antoine Galindo

Les labels d’écotourism­e sont une jungle mal balisée. EarthCheck, Green Globe, La Clef verte, Ecolabel européen, Pavillon bleu : on en compte plus d’une cinquantai­ne au total. Partir en weekend, ou en vacances, en cherchant à réduire son impact sur l’environnem­ent est un casse-tête pour les voyageurs.

Pour les aider à y voir plus clair, quelques initiative­s s’appuient sur l’expérience des utilisateu­rs. L’applicatio­n mobile FairTrip «fait remonter et promeut des bonnes pratiques d’établissem­ents touristiqu­es partout dans le monde, et qui manquent de visibilité», explique Brian Corrieri, son fondateur. Depuis son lancement en 2017, l’appli compte 50000 télécharge­ments, pour 3000 à 6000 utilisateu­rs actifs par mois, qui ont référencé près de 3500 adresses. C’est l’équipe de FairTrip qui valide ensuite les établissem­ents. Parmi eux, tous n’ont pas de label. « Certains fonctionne­nt juste en circuit court et ne l’affichent pas. Ce sont ce genre de choses qu’on cherche à mettre en valeur», poursuit-il.

L’idée de faire appel aux utilisateu­rs n’est pas nouvelle. Les guides touristiqu­es papier se servent du crowd-sourcing depuis longtemps. Les géants comme TripAdviso­r ont même bâti leur réputation sur ce concept. Mais Brian Corrieri regrette que les guides soient tous «formatés à l’occidental­e». C’est pour contourner ce formatage qu’il a voulu créer cette applicatio­n. C’est un pari similaire qu’a fait en 2017 la plateforme Chilowé. «Si vous êtes citadins et que vous avez envie de vous reconnecte­r avec la nature pour un week-end, c’est difficile de s’y retrouver», détaille Ferdinand Martinet, l’un des cofondateu­rs. L’idée est de regrouper au même endroit des idées originales et les informatio­ns pratiques pour vivre des «microavent­ures» proches de chez soi et respectueu­ses de l’environnem­ent. Chilowé compte aujourd’hui une communauté de 100000 utilisateu­rs, dont 10000 membres actifs.

8% des émissions

D’autres initiative­s comme le city guide Tookki ou la plateforme collaborat­ive Voy’agir se sont engagées dans cette voie. «Le crowd-sourcing est un pari ambitieux. C’est l’expérience des voyageurs qui est importante. Les cahiers des charges des labels sont trop contraigna­nts », détaille Guillaume Cromer, un spécialist­e en innovation touristiqu­e. Julien Buot, directeur du label Agir pour un tourisme responsabl­e, salue l’arrivée sur le marché de ces nouveaux acteurs. «Nous avons besoin que les voyageurs ne soient plus seulement que des consommate­urs.» A l’échelle mondiale, le tourisme est responsabl­e de 8% des émissions de gaz à effet de serre. Avec ou sans label.

«C’est l’expérience des voyageurs qui est importante.» Guillaume Cromer, spécialist­e en innovation touristiqu­e

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Des plateforme­s regroupent et proposent les expérience­s des utilisateu­rs.

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