Le coronavirus emporte tout
L’épidémie a pesé sur le premier tour des municipales, entraînant un record d’abstention. A Lille, Martine Aubry (PS) devance Stéphane Baly (EELV).
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Pour une fois, les sondages n’ont (presque) pas menti. Au soir du premier tour de l’élection municipale à Lille, pour remporter le tiercé dans l’ordre, il fallait jouer Martine Aubry, Stéphane Baly et Violette Spillebout. En l’état, on s’oriente vers une triangulaire dimanche prochain (si le second tour a lieu), mais le jeu des alliances pourrait créer une immense surprise.
Pour le premier tour à Lille, c’était écrit. Martine Aubry, la maire sortante, a pris logiquement la pole position avec 29,8 % des voix. « Merci aux Lillois qui m’ont placée en tête malgré une forte abstention », a-t-elle reconnu. Dans ce contexte anxiogène lié à l’épidémie de coronavirus, plus de 67 % des électeurs ne se sont pas déplacés. Dans ses remerciements, la socialiste a salué la volonté des électeurs de vouloir « faire de Lille une référence du mieux vivre social et écologiste ». Une perche tendue au candidat d’EELV, Stéphane Baly ? Sans doute, parce qu’avec ses 24,53 % au soir du premier tour, l’écologiste a l’embarras du choix. « C’est un score historique, le temps de l’écologie est venu. Nous sommes prêts à nous hisser aux responsabilités qui nous incombent », a déclaré Stéphane Baly après l’annonce des résultats. Pour le second tour, le candidat EELV ne s’avance pas.
La troisième à pouvoir se maintenir au second tour, c’est Violette Spillebout, la tête de liste LREM. Néanmoins, ses 17,53 % ne lui permettront pas de faire cavalier seul. « Les alliances, nous y pensons. J’ai discuté avec Stéphane Baly ces derniers jours. Nous verrons bien », explique la candidate. Pour autant, alors qu’elle s’était dite ouverte à un rapprochement avec MarcPhilippe Daubresse (LR) avant l’élection, Violette Spillebout a balayé cette hypothèse dimanche, refusant toute « alliance contre nature. »
Dès lors, plusieurs scénarios sont possibles. Les écologistes pourraient très bien se rallier à Martine Aubry comme ce fut le cas par le passé. Néanmoins, le rapport de forces n’est plus le même et la balle est dans le camp des Verts. Pour s’entendre, il faudra que la maire sortante fasse des concessions, notamment sur le dossier de la friche Saint Sauveur, le gros point d’achoppement entre les deux camps. Mais EELV a aussi le choix de se maintenir et d’aller chercher la gagne en misant, par exemple, sur une alliance avec la liste des Insoumis qui a atteint 8,8 %. Mais quelle que soit l’issue des tractations, encore faut-il que le second tour ne soit pas annulé. Une décision qui remettrait les compteurs à zéro.
Les écologistes pourraient se rallier à Martine Aubry, mais le rapport de forces a changé.