20 Minutes (Lille)

Seclin voit moins la vie en rouge

La ville n’a connu que des maires communiste­s depuis 1919, hormis pendant l’Occupation, mais cela pourrait changer

- François Launay

Résidence Lénine ou encore place Stalingrad. A Seclin, il suffit de se promener dans les rues pour s’apercevoir que le communisme a marqué la ville. Depuis 1929 (exception faite de l’Occupation), la commune de 13 000 habitants, située au sud de Lille, n’a connu que six maires, tous issus du parti à la faucille et au marteau. « Mais je vous rassure, on est en train de construire une résidence Simone-Veil », sourit Bernard Debreu, maire depuis 2004 et candidat à une réélection qui s’annonce compliquée.

Le bastion communiste de la métropole lilloise pourrait bien finir par tomber le 28 juin. Déjà vainqueur de justesse en 2014 (146 voix d’écart), Bernard Debreu a connu une campagne mouvementé­e. Lors du dernier mandat, l’union de la gauche a volé en éclats et deux de ses anciens adjoints se sont même présentés contre lui au premier tour. Le 15 mars, le maire communiste (40,18%) a été devancé de 16 voix par François Xavier Cadart (40,58 %), son opposant historique qui se déclare indépendan­t.

« On ne me parle jamais de communisme dans la rue. »

Bernard Debreu, maire (PC)

Pourtant, si le communisme est peutêtre en train de vivre ses derniers jours à Seclin, personne n’en fait un argument de campagne, comme l’assure François Xavier-Cadart. « Certes, je suis opposé à Bernard Debreu, mais je ne fais pas d’anticommun­isme primaire. Mon objectif est bien d’avoir une alternativ­e pour Seclin », lâche cet avocat de 48 ans, conseiller général dans la majorité (DVD) du départemen­t du Nord. « On ne me parle jamais de communisme dans la rue, répond de son côté Bernard Debreu. Par contre, les gens me parlent des trous sur leur trottoir ou des encore des masques que j’ai distribués pendant la crise du Covid. » N’allez pas croire pour autant que le maire de 74 ans renie son engagement communiste. « On a sans doute les tarifs les plus bas de la métropole pour la cantine, le centre de loisirs ou la piscine, avance l’élu. Il y a beaucoup de solidarité. Si c’est ça l’héritage communiste, je le porte avec fierté.»

Des acquis sociaux que François-Xavier Cadart promet d’ailleurs de ne pas remettre pas en cause s’il devient maire. « Je garderai l’ADN de la ville. Je ne changerai pas la tarificati­on basse des cantines scolaires ou du centre de loisirs. Mais cet héritage n’est pas le monopole de Bernard Debreu. Quoi qu’il arrive, mon objectif n’est pas de faire la révolution à Seclin, mais d’offrir une nouvelle orientatio­n », assure le candidat de l’opposition.

La révolution attendra donc à Seclin, mais pas la lutte finale qui aura bien lieu le 28 juin dans les urnes de la cité rouge.

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La mairie pourrait passer aux mains de François Xavier-Cadart.
##JEV#171-54-https://tinyurl.com/y7gtj8nq##JEV# La mairie pourrait passer aux mains de François Xavier-Cadart.

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