La fin de l’entracte a enfin sonné
Les professionnels se mobilisent pour attirer les spectateurs devant le grand écran, pour la réouverture ce lundi
Près de 2000 salles de cinéma s’apprêtent à rouvrir leurs portes ce lundi en France. En fanfare, après trois mois d’attente. La programmation se veut belle (lire l’encadré), les consignes de sécurités, précises. Il faut convaincre le public de revenir vers le grand écran, après avoir fréquenté si longtemps le petit. Selon Médiamétrie, 18,7 millions de spectateurs se disent prêts à retourner en salles dans les quatre semaines qui viennent : c’est déjà pas mal. « On a essayé de maintenir leur envie tout au long du confinement », explique à 20 Minutes Richard Patry, président de la Fédération des exploitants, et à l’initiative de la campagne #Oniratousaucinéma, une série de films courts dans lesquels des stars françaises partagent leur amour pour les salles.
« Nous avons bossé comme des fous pour écrire le scénario de la réouverture en toute sécurité », raconte de son côté Gérard Lemoine, qui remet en état ses quatre salles du Cinépal à Palaiseau (91), soit 560 fauteuils.
Le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé dimanche qu’il levait l’obligation de ne remplir les salles qu’à 50 % de leur capacité. « Cela ne change pas grand-chose pour nous, commente Gérard Lemoine. Concrètement, garder un siège vide entre chaque groupe de spectateurs pour respecter la distanciation physique revient à ne remplir les cinémas qu’à moitié.»
Des confiseries en sachet
Le public est encouragé à utiliser le gel hydroalcoolique mis à sa disposition et à porter un masque dans les parties communes, mais plus une fois assis. « Pendant le film, on est tourné vers l’écran, donc on a moins de chances de se contaminer», estime l’exploitant, qui privilégie toutefois les confiseries en sachet. Beaucoup de salles jouent la carte de l’humour et de la convivialité. Ainsi, une des salles du MK2 Bibliothèque, à Paris, sera « habillée avec 50 Minions à la place des places vacantes », prévient MK2 dans un communiqué.
« On espère un effet de masse, que les gens auront d’abord envie d’aller au cinéma, suscitant un engouement pour aller voir toutes sortes de films», racontait Cathy Coppey, présidente du réseau O’Ciné à Saint-Omer, lors d’une table ronde organisée il y a une dizaine de jours par Comscore et Le Film français. Entre reprises de films interrompus et nouveautés, le public aura l’embarras du choix : une cinquantaine de films se retrouveront simultanément sur les écrans.