Aubry sur un fil
Dimanche, la maire sortante (PS) a remporté les municipales en devançant de quelques voix son concurrent écologiste Stéphane Baly.
Seulement 227 voix d’écart au terme d’une soirée à suspense. La victoire de la maire (PS) de Lille, Martine Aubry, s’est jouée à très peu de choses, dimanche, lors du second tour des municipales. Le candidat écologiste, Stéphane Baly, est resté au coude à coude jusqu’au dépouillement du dernier bureau de vote.
C’est donc avec 40 % des voix que Martine Aubry est arrivée en tête devant Stéphane Baly (39,4%) à l’issue d’une campagne très tendue et incertaine. Ce dernier a d’ores et déjà décidé de faire recompter les votes. De son côté, la candidate soutenue par LREM, Violette Spillebout, arrivée en troisième position avec 20,59 % des voix, siégera aussi au beffroi.
« Je suis triste face au taux d’abstention, alors que tous les candidats ont fait une grande campagne. C’est dire la difficulté de faire de la politique actuellement », a déploré, d’emblée, Martine Aubry, après l’annonce de sa courte victoire. Car, comme au premier tour, les Lillois ne se sont guère déplacés en cette journée ensoleillée, plaçant le taux de participation (31 %) en dessous de celui du premier tour.
« La démocratie est affaiblie, seulement 12% des inscrits ont voté. Martine Aubry a été élue avec 7 % des Lillois », déplorait, pour sa part, le candidat battu Stéphane Baly. Pour lui, «les résultats et le contexte doivent nous amener à l’humilité », estimant par ailleurs que « le vent du changement a soufflé » et qu’il « ne s’arrêtera pas ». «On a besoin de repenser la société. J’ai entendu le message de la transition écologique », a souligné Martine Aubry qui va pourtant gouverner la ville pendant six ans, sans les écologistes à ses côtés. Une première depuis qu’elle est maire, en 2001. «Je regrette que l’alliance n’ait pas pu se faire à Lille. C’est une lutte fratricide, un combat pour rien », expliquait, pour sa part, Martine Filleul, première secrétaire de la fédération du Nord du PS. Comment ce nouveau conseil municipal va-t-il fonctionner? Une chose est sûre. Le dossier de l’aménagement de la friche SaintSauveur risque d’envenimer très vite les relations entre la nouvelle majorité et les opposants écologistes.
De son côté, Violette Spillebout annonçait se réjouir de devenir « conseillère municipale pour la première fois ». Mais force est de constater que le résultat est en deçà des espérances affichées. L’occasion pour Valérie Petit, députée (ex-LREM) du Nord et candidate déchue à la mairie de Lille, d’évoquer une nouvelle forme de gouvernance : « Les Lillois seront nombreux à attendre de leur maire des actes forts en la matière et le partage des clés de la ville. »
«La démocratie est affaiblie, seulement 12% des inscrits ont voté.» Stéphane Baly,