Les films français brilleront-ils cet été?
Programmation Les blockbusters américains absents, les salles espèrent voir leur saison sauvée par des productions hexagonales
Le retour au cinéma, depuis le 22 juin, est un succès… en demi-teinte pour les exploitants des salles de cinéma, qui craignent un été pourri. « On a compté un million de spectateurs en une semaine, annonce à 20 Minutes Richard Patry, le président de la Fédération des cinémas français. Cela veut dire que les habitués sont de retour. Mais il nous faut maintenant attirer le public occasionnel. » Ceux qui attendent de grosses sorties pour franchir le pas des salles.
La perte de et
« Cette semaine, des ressorties comme De Gaulle et La Bonne Epouse ont fait le job », raconte Renaud Florent Benoist, directeur du Colisée à Saint-Galmier (Loire). Sylvie Jaillet, au Ciné Festival à Ambérieu-en-Bugey (Ain), est également enchantée : « Nous avons réuni 150 spectateurs pour Bohemian Rhapsody. Les gens sortaient avec le sourire en disant que le voir en salles était mieux que le DVD. » Elle est plus réservée pour l’avenir : « Dans ma salle, nous vivons l’été avec les gros films américains, et leur déprogrammation me fait craindre une baisse de fréquentation ! » « Perdre Tenet et Mulan est une catastrophe, confirme Arnaud
Vialle, exploitant à Sarlat [Dordogne]. Je ne vois pas ce qui pourrait remplacer le manque à gagner provoqué par l’absence de ces deux films très attendus. Je crains que les choses ne reprennent pas vraiment avant l’automne. Il va falloir tenir jusque-là, car ouvrir nos salles coûte cher. » Richard Patry, le patron des exploitants, espère malgré tout que cet état de fait « ouvre une porte au cinéma français ». Grâce à des comédies comme Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi et John Wax, ou Divorce Club, de Michaël Youn, qu’il cite comme possibles locomotives.