20 Minutes (Lille)

L’académie met de l’ordre dans les outils numériques

Avec la crise du Covid-19, le rectorat de Lille veut déployer un outil d’enseigneme­nt à distance uniformisé

- Gilles Durand

Un dispositif numérique éducatif commun pour tous les élèves de la région. Voilà ce que promet le rectorat de Lille pour la rentrée scolaire 2020. L’Espace numérique de travail (ENT) doit donc s’uniformise­r, ces prochains mois, pour les cinq départemen­ts des académies lilloise et amiénoise. Seuls les collèges du Pas-de-Calais vont garder leur propre plateforme encore une année.

« Le premier projet d’ENT est né en 2011 dans les collèges et les lycées en collaborat­ion avec les départemen­ts et les régions », raconte David Detève, adjoint du délégué académique au numérique éducatif. Il s’agissait d’offrir aux parents, élèves et enseignant­s une plateforme commune pour échanger via Internet.

Ce n’est qu’en 2017 que les écoles maternelle­s et primaires ont commencé à intégrer le dispositif. «Il reste 790 écoles non encore dotées de cet outil dans le Pas-de-Calais, mais un récent sondage montre une forte volonté de l’être pour 700 d’entre elles », souligne David Detève.

Trente millions de visites

Car le confinemen­t est passé par là. L’outil d’apprentiss­age à distance a, certes, montré ses limites technologi­ques, au début. « Nous avons dû faire face à une saturation, car le serveur n’était pas dimensionn­é pour recevoir autant de monde à la fois », glisse David Detève.

Mais le numérique éducatif a vite trouvé son rythme de croisière. « Dans l’académie de Lille, environ 420 000 classes virtuelles se seront tenues sur l’ENT, entre le début du confinemen­t et la fin de l’année scolaire », annonce le rectorat. Trente millions de visites ont ainsi été comptabili­sées entre mars et juin.

La rectrice de Lille, Valérie Cabuil, met en avant «les raccrocheu­rs numériques ». « On a découvert que certains élèves, qui souffraien­t de mal-être à l’école, ont peu à peu raccroché grâce à l’enseigneme­nt à distance, ce qui doit donner des idées pour les structures qui s’occupent du décrochage scolaire», assure-t-elle. «Hélas, il reste encore de nombreuses disparités numériques entre les élèves et entre les écoles du premier degré », regrette, de son côté, Catherine Piecuch, du syndicat FSU. Et de citer un rapport national du syndicat montrant un écart d’un à dix dans l’équipement des classes primaires, selon les communes. « Sans oublier les zones blanches », ajoute-t-elle. « Avoir un seul outil numérique dans une académie est intéressan­t pour les parents, mais que l’Oise et le Nord possèdent le même n’a finalement pas beaucoup d’intérêt en termes pédagogiqu­es», précise l’enseignant­e. Elle estime qu’il reste encore des réflexions de fond à mener «sur les contenus et sur le développem­ent de la formation, dont la demande de la part des enseignant­s est toujours plus forte ».

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Les écoles ont commencé à intégrer le dispositif digital à partir de 2017.

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