L’annulation de la Braderie inquiète les commerçants
Economie Entre le confinement et l’annulation de la Braderie de Lille, qui aurait dû avoir lieu ce week-end, le commerce lillois est en crise
Dans le monde d’avant, le premier week-end de septembre était attendu avec impatience par les commerçants lillois. Avec la grande braderie pour lancer la rentrée, la plupart réalisait en un week-end le chiffre d’affaires fait en un mois. Sauf que le Covid est, depuis, passé par là. Déjà annulée en 2016 pour cause de menace terroriste, la Braderie de Lille n’aura pas résisté à la crise sanitaire en 2020. Pour sauver la face, une braderie des commerçants est organisée samedi et dimanche dans la ville. Si rien n’est vendu à l’extérieur des boutiques, cette initiative redonne un peu de baume au coeur aux professionnels. « C’est important pour l’activité économique du commerce lillois. En 2016, quand la braderie avait déjà été annulée, ça s’était déjà plutôt bien passé. Même si ça reste une cerise sur un gâteau très, très pauvre », reconnaît Romuald Catoire, le président de la fédération lilloise du commerce.
Bars, restaurants et hôtels
Reste que le moral des commerçants – qui pour la plupart ont dû fermer leurs boutiques deux mois pendant le confinement – est au plus bas en cette rentrée sur fond de Covid. « L’inquiétude grandit chaque jour. On se demande tous comment va redémarrer l’activité économique. Beaucoup ont contracté des prêts garantis par l’Etat (PGE) et il va bien falloir les rembourser. Finalement, la seule question qu’on se pose, cette année, c’est combien d’argent on va perdre », s’inquiète Romuald Catoire. Si l’activité économique a plutôt bien fonctionné à Lille au mois d’août, beaucoup de secteurs sont en grande souffrance. Les bars, restaurants et hôtels font partie des plus touchés par la crise : 20 à 25 % de ce type d’établissement pourraient tout simplement fermer leurs portes dans les mois qui viennent. «Certains commerçants ont pu repousser de quelques mois le paiement de leurs charges et de leurs loyers. Mais il faudra bien finir par payer. C’est à partir de maintenant qu’on va voir combien de gens vont rester sur le bord de la route. S’il n’y a pas de rentrée d’argent, certains ne vont pas s’en sortir », s’alarme Gérard De Poorter, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Hauts-de-France.
Si on ajoute à cela l’arrêt des mesures de chômage partiel fixé, pour l’instant, au 1er novembre, la fin de l’année s’annonce à haut risque pour les commerçants. L’augmentation des cas positifs et l’éventualité d’un placement en zone rouge de la métropole lilloise font aussi craindre le pire.
Pour éviter ce scénario, les commerçants insistent sur le respect des gestes barrières avec port du masque obligatoire et gel hydroalcoolique à l’entrée des boutiques. Des mesures contraignantes mais indispensables pour aider les commerçants dans cet annus horribilis.