Bien plus qu’une voie de garage
En dépit de son succès, cette orientation souffre encore d’idées reçues
Découvrir l’entreprise avant même d’être diplômé. Le nombre d’apprentis a explosé en 2019, avec une augmentation historique de 16% par rapport à 2018 d’après les chiffres du gouvernement. Au total, 485 800 apprentis jonglaient entre formation et travail en 2019. Une réussite qui n’empêche pas l’apprentissage de souffrir encore d’une image négative. Rachida Soussi, rédactrice en chef adjointe de Studyrama et Christophe Houbert, directeur général de la formation au CFA des Hautsde-France, cassent quatre clichés qui ont la vie dure. > Une voie pour les jeunes en difficultés scolaires. « Faux, c’est une façon d’apprendre un métier à la fois en école et en entreprise, et donc de gagner en expérience, en maturité, en employabilité », rétorque Rachida Soussi. « Nos formations vont du CAP au Master, on a une forte appétence pour les jeunes en bac +2, +3 et Master », ajoute Christophe Houbert. « Ce n’est pas que du manuel comme dans les années 1970-1980. Aujourd’hui, on s’est ouverts à tous les types de formation, notamment en restauration, hôtellerie, logistique, commerce, administratif et RH. »
> Trouver une entreprise, c’est quasiment impossible. « C’est comme un premier emploi, cela demande beaucoup de temps et d’organisation. Pas évident quand on est jeune et sans expérience », reconnaît Rachida Soussi. « Il faut travailler son projet pro : savoir dans quel secteur on veut se lancer, quel métier. » Pas de panique, vous n’êtes pas seul d’après Christophe Houbert. « Dans les CFA, des équipes sont en charge de l’accompagnement des candidats. Les jeunes sont préparés aux entretiens, aidés sur la création de leur dossier, du CV… »
> Le rythme est trop intense. « Le tempo est élevé, ça peut faire peur », convient Christophe Houbert. « Avec en général 75% en entreprise et 25% en classe il faut arriver à jongler avec les deux, mais les équipes pédagogiques sont préparées à cela. » Rachida Soussi abonde dans ce sens : « La journée ne se finit pas forcément quand on quitte l’entreprise. » Mais pour le formateur, « les apprentis s’habituent rapidement, malgré le rythme. Il y a très peu d’échecs ou de ruptures de contrat ! »
> L’apprentissage « tremplin vers l’emploi », c’est de la com’. « Non, c’est un bon tremplin ! L’écrasante majoritédes apprentis trouve un emploi dans les 6 à 7 mois qui suivent l’obtention du diplôme », souligne Rachida Soussi. Christophe Houbert est aussi enthousiaste : « C’est une voie royale vers l’emploi. Après deux ans en alternance dans une entreprise, le passage du contrat d’apprentissage au CDI est assez naturel. Et si ça ne se fait pas, l’expérience engrangée sera un plus immense dans vos candidatures. » Deux ans pour apprendre à nager avant de sauter dans le grand bain.
« L’apprentissage permet de gagner en expérience, en maturité, et en employabilité. »
Rachida Soussi, Studyrama