L’occasion fait le plein
Consommation De plus en plus d’enseignes de grande distribution se lancent sur ce marché
De plus en plus d’hypermarchés proposent à leurs clients de vendre des objets en échange de cash ou de bons d’achat. Et ça paie !
Faire ses courses au supermarché… sans rien dépenser ou presque. Dit comme ça, la combine paraît louche. Pourtant, depuis que la grande distribution s’est lancée sur le marché de l’occasion, il est possible, en théorie, de gagner du pouvoir d’achat en poussant son chariot. Le principe copie celui des dépôts-ventes : les consommateurs viennent avec leurs objets et repartent avec du cash ou un bon d’achat.
«Le magasin rassure»
Leclerc s’est placé le premier sur ce créneau en 2018, avec la création d’un espace occasions dans son hypermarché de Roques (Haute-Garonne). Début 2020, Auchan (lire l’encadré) s’est lancé dans les vêtements de seconde main. Au printemps, Carrefour a créé sa section occasions dans son magasin des Ulis (Essonne). Et, cet été, Système U et Cora se sont lancés à leur tour. Cette ruée sur ce segment n’est pas un hasard. «Le marché de l’occasion a pris un tournant considérable avec la généralisation d’Internet, rappelle Marc Filser, professeur à l’Institut d’administration des entreprises de Dijon. Désormais, des plateformes comme Le Bon Coin assurent une grande partie des transactions. Les magasins physiques sont restés à l’écart. » C’est là que les grandes surfaces ont une carte à jouer : « Certains consommateurs ne passeront jamais par une plateforme, poursuit Marc Filser. Le magasin a un côté rassurant.»
Rassurer… et encaisser quelques billets. «Le marché de l’occasion va connaître une croissance importante, explique à 20 Minutes le représentant d’une enseigne. Cela nous permet d’offrir un service supplémentaire et de séduire différents types de consommateurs, à savoir ceux qui veulent consommer plus responsable et ceux qui veulent faire des économies.» Si la grande distribution a un tel appétit, c’est parce que le marché de l’occasion représente un gâteau de plus en plus gros. Selon une étude de Xerfi, il était estimé à 7 milliards d’euros (hors automobile) en 2018. Or « les enseignes veulent maintenir une fréquentation et un chiffre qui ont tendance à baisser, rappelle Marc Filser. Les hypermarchés doivent se renouveler s’ils ne veulent pas fermer. »