20 Minutes (Lille)

Le coureur français Julian Alaphilipp­e grimpe sur le toit du monde

Cyclisme Malheureux ces dernières années, Julian Alaphilipp­e est devenu champion du monde, dimanche

- Nicolas Camus

Roi du monde! Enfin. Julian Alaphilipp­e a réalisé son rêve de toujours, dimanche à Imola (Italie), en décrochant le titre de champion du monde. Jusqu’à présent, il y avait toujours un truc qui l’avait empêché de décrocher ce maillot arc-enciel. Il y a trois ans, à Bergen (Norvège), il avait connu un trou noir alors qu’il était seul en tête à 2 km de la ligne. L’année suivante, à Innsbruck (Autriche), ses jambes l’avaient lâché au pire moment, dans une dernière ascension pourtant taillée pour lui.

Dimanche, à l’attaque dans les portions les plus raides de la côte de Gallistern­a, à 12 km de l’arrivée, Alaphilipp­e a fait un trou d’une dizaine de secondes, qu’il est parvenu à garder jusqu’à la ligne d’arrivée, malgré les efforts d’un groupe de poursuivan­ts haut de gamme, composé de Roglic, Van Aert, Fuglsang, Kwiatkowsk­i et Hirshi.

«J’ai été si près tellement de fois, a commenté le Français. A chaque échec, je me disais que c’était le destin. Ici, je savais que j’avais une chance, j’ai bossé pour ça tous ces derniers jours, ces dernières semaines, ces derniers mois. Je ne réalise pas encore.» Ça fait toujours ça quand on court après un objectif depuis tant d’années, même si, entretemps,

on a remporté cinq étapes du Tour de France, Milan-Sanremo ou deux fois la Flèche wallonne. A l’arrivée, on a vu le nouveau champion du monde en larmes, rejoint par ses coéquipier­s et des membres du staff de l’équipe de France. Tout ce petit monde a été absolument parfait tout au long de la journée.

Bien au chaud dans le peloton dans les deux premiers tiers de la course, les Bleus ont embrayé à 70 km de l’arrivée pour reprendre les échappés et faire une première sélection. Ils ont ensuite laissé faire les Belges et, dans le dernier tour, Guillaume Martin a bien manoeuvré en allant chercher les fuyards dangereux et en attaquant à deux reprises pour obliger les autres nations à faire les efforts. Le terrain était prêt pour l’entrée en scène du patron. «On a respecté parfaiteme­nt ce qu’on avait dit au briefing, a raconté Martin. On savait que, au top de sa forme sur une montée raide et punchy comme celle-là, Julian, c’est le meilleur du monde.» Alaphilipp­e n’a d’ailleurs pas manqué

« Mes équipiers ont cru en moi. C’était le rêve de ma carrière, vous savez. » Julian Alaphilipp­e

de remercier tout le monde. «Mes équipiers ont cru en moi. On a fait un super boulot, a-t-il observé avant de monter sur le podium pour une Marseillai­se poignante. C’était le rêve de ma carrière, vous savez.» On sait, Julian, on sait. Au moment de le voir grimper sur la plus haute marche

du podium avec ce maillot arc-en-ciel, on se dit qu’il lui va vraiment comme un gant. Tout le monde en était persuadé, en fait. Il ne fallait juste pas désespérer. L’oeil brillant, le Français conclut : « J’ai ce maillot pour un an. C’est quelque chose qui marquera ma carrière et ma vie. »

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M.Bertorello/AFP

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