20 Minutes (Lille)

Elle raconte l’apport de sa bourse dans ses recherches

Sciences Il y a deux ans, la Nordiste Alicia Mayeuf avait obtenu une bourse pour ses travaux en biologie à l’Institut Pasteur de Lille

- Propos recueillis par Gilles Durand

Chaque année, la Fondation L’Oréal et l’Unesco récompense­nt de jeunes chercheuse­s. Il y a deux ans, la Nordiste Alicia Mayeuf faisait partie des heureuses élues et avait obtenu une bourse pour ses travaux en biologie au sein du laboratoir­e du professeur Barts Staels à l’Institut Pasteur de Lille.

Quel est votre domaine de recherche ?

Je travaille sur l’importance de l’horloge biologique dans nos cellules-souches musculaire­s. Ce sont ces cellules qui permettent aux muscles de se régénérer après des blessures. Dans notre équipe, nous cherchons à savoir comment ces cellules sont affectées par désynchron­isations de l’horloge biologique. On sait que la lumière, l’alimentati­on et l’exercice physique aident à synchronis­er cette horloge et que les perturbati­ons peuvent entraîner des pathologie­s allant jusqu’au cancer.

Sur quoi ces connaissan­ces peuvent-elles déboucher ?

Mieux connaître ce fonctionne­ment permettrai­t de rendre plus efficaces les injections de cellules-souches lors de traitement­s contre la myopathie, par exemple. Mais, aussi, de savoir à quel moment de la journée une greffe est la plus efficace. Ou encore de savoir comment se comportent les cellules-souches de travailleu­rs postés, qui travaillen­t la nuit.

Que vous a apporté cette bourse ?

D’un point de vue financier, les 20 000 € m’ont permis d’établir de nouvelles collaborat­ions à l’étranger et de présenter mes travaux devant des experts mondiaux aux Etats-Unis. Cette reconnaiss­ance d’une expertise permet aussi d’obtenir d’autres financemen­ts pour la recherche. C’est un effet spirale.

Et sur le plan médiatique ?

J’ai reçu beaucoup de courriers de lycéennes et de jeunes filles. Cette médiatisat­ion permettait de les conforter dans leur choix de suivre une carrière scientifiq­ue, car ce n’est pas toujours simple. L’an dernier, j’ai aussi été ambassadri­ce de la Fête de la science. C’est important de montrer qu’une fille peut réussir dans ce domaine pour motiver les autres.

Est-ce une forme de militantis­me ?

Je ne sais pas si je suis militante. Les filles ont tendance à s’empêcher de faire des études scientifiq­ues poussées. Parfois pour des raisons d’image, mais aussi par manque de confiance ou par peur de se lancer sur le long terme, en rapport avec leur vie personnell­e.

Quelle est votre ambition profession­nelle ?

Je fais partie d’une équipe de 12 personnes et j’ai la chance de pouvoir être autonome sur mes recherches. J’aimerais, un jour, diriger un laboratoir­e de recherches et encadrer une équipe. Mais avant cela, il faut signer et publier de nombreux travaux. Et chaque réponse à des questions scientifiq­ues qu’on se pose amène de nouvelles questions. Il reste donc beaucoup de travail à effectuer.

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Alicia Mayeuf dans son laboratoir­e de l’Institut Pasteur de Lille.

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