20 Minutes (Lille)

Le Losc doit-il mettre le paquet sur la Ligue Europa ?

Le Losc doit-il vraiment jouer l’Europe à fond cette saison ?

- François Launay

Officielle­ment, le Losc la jouera à fond. Qualifié pour la Ligue Europa, le club nordiste connaîtra ses adversaire­s de la phase de poules ce vendredi. Avec une phase de poules aussi ramassée cette saison en raison du Covid, qui fait démarrer la compétitio­n un mois plus tard que d’habitude, on voit mal comment le Losc va privilégie­r cette compétitio­n à la Ligue 1. Car Lille va devoir se coltiner six matchs européens en huit semaines, le tout en jouant en L1 le week-end.

« De grands moments »

« On trouve ça toujours sympa de jouer une Coupe d’Europe mais, après, on regarde si on a les moyens de la jouer, explique Michel Seydoux, président du Losc de 2002 à 2017. Et si on n’a pas les moyens, hé bien on ne la joue pas. » D’ailleurs, à l’époque, n’hésitait pas à aller dans le bureau du coach pour lui annoncer la couleur : « Je lui disais toujours qu’on ne pouvait pas tout faire et que ma priorité était de finir sur le podium de la Ligue 1 pour jouer la Ligue des champions, car c’est ça qui ramenait de l’argent au club. » Si les dotations en Ligue Europa ont augmenté ces dernières années, la deuxième Coupe d’Europe reste à des années-lumière financière­ment de la coupe aux grandes oreilles. « A mon époque, la Ligue Europa rapportait que dalle, reprend Seydoux. Pire, elle nous coûtait du pognon. Vous alliez à l’autre bout de la terre et on ne vous donnait rien pour le faire. » Si le dirigeant ne s’y retrouvait pas financière­ment en Ligue Europa, les joueurs, eux, ramenaient des tonnes de souvenirs. Milieu de terrain au Losc de 2003 à 2011, Stéphane Dumont a les yeux qui s’écarquille­nt quand on lui parle de la C3 : « Je me souviens encore de matchs à Liverpool ou à Fenerbahçe. C’étaient de grands moments et les joueurs faisaient tout pour avancer le plus loin possible dans la compétitio­n. » D’ailleurs, peu importe la fatigue, le manque de prestige ou l’opinion des dirigeants : les joueurs aiment jouer ce genre de matchs. Ce que reconnaît aisément Michel Seydoux : « Les joueurs n’en avaient rien à foutre de ce qu’on disait. Eux, ils jouaient et se donnaient à fond. On ne pouvait pas choisir à leur place. Il n’y a pas un joueur qui n’a pas envie de jouer une Coupe d’Europe quelle qu’elle soit. Même quand vous gagnez une coupe Intertoto à 3 h du matin au fin fond du Portugal, vous êtes super heureux. »

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Bamba va-t-il performer en C3 ?

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