20 Minutes (Lille)

L’état d'urgence climatique met une commune en émoi

La commune limitrophe de Lille s’est déclarée en état d’urgence climatique. L’opposition dénonce un affichage politique

- François Launay

Ce n’est que la deuxième commune nordiste à le faire. Le 18 septembre dernier, la ville de Faches-Thumesnil s’est déclarée en état d’urgence climatique et écologique. Près d’un an après Lille, la commune limitrophe de 18000 habitants a décidé de faire passer cette décision en conseil municipal. Une annonce avant tout symbolique comme le reconnaît Patrick Proisy, le nouveau maire (LFI) de la ville, élu en mars dernier. « Pendant la campagne municipale, on s’est aperçu que le thème de l’écologie revenait le plus souvent devant la sécurité, explique le maire. Il y avait une volonté des habitants pour qu’on avance sur ce sujet. Avec cette déclaratio­n d’état d’urgence climatique, il y a une partie communicat­ion et symbolique qui est importante. Mais faire du symbole, ce n’est jamais perdu. Grâce à cette communicat­ion, des gens vont être au courant de ça et s’intéresser à ce qui se passe sur la ville en termes d’écologie. Car on veut passer toutes nos décisions sous le prisme de l’écologie.»

«Pas assez de concret»

Des explicatio­ns qui n’ont pas convaincu l’opposition à la nouvelle équipe municipale, qui n’a pas voté cette déclaratio­n d’urgence climatique. « On s’est abstenu car le budget, les actions et les explicatio­ns données par la majorité sur ce qui allait être réellement fait ne sont pas du tout travaillés, tacle Frédérique Seels, conseillèr­e municipale d’opposition. J’adhère à cette question de l’urgence climatique. Simplement, la façon dont la question est posée avec ce manifeste très local sans raccrochem­ent avec le plan climat de la MEL, sans travail avec les acteurs pour voir comment on pourrait financer des actions n’est pas du tout étayée. On est purement dans de l’affichage politique.»

Des attaques que le maire de la ville balaye d’un revers de main. «Pour l’opposition, il n’y a pas assez de concret. Il leur fallait un plan d’action déjà ficelé à la virgule près pour les six ans à venir. Je suis partisan de faire du concret et de prendre tous les biais d’entrée pour rendre l’écologie concrète, se justifie Patrick Proisy. Et pour moi, attendre le chiffre de la pollution sur la ville pour agir, ce n’est pas assez concret. Cette déclaratio­n va nous permettre de passer par le prisme de l’écologie tous les dossiers qui vont concerner la ville comme les grands projets de constructi­on.»

Et pour étayer son propos, le premier édile rappelle que la ville vient de débloquer 150 000 € pour « faire des choses concrètes» comme installer des bornes pour vélo, la mise en place d’une prime vélo ou encore la végétalisa­tion des façades. Des décisions d’ailleurs votées par l’opposition.

Une chargée de mission vient aussi d’être recrutée par la ville pour monter des dossiers de financemen­t en allant chercher des subvention­s auprès de partenaire­s institutio­nnels. Reste à, savoir si ces moyens mis en place suffiront à convaincre tout le monde à Faches-Thumesnil.

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Faches-Thumesnil est devenue la deuxième ville nordiste dans ce cas.

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