La pression monte sur les bars
Coronavirus Situés en zone d’alerte renforcée depuis le 26 septembre, les établissements lillois doivent désormais fermer dès 22 h
Depuis le 26 septembre et le passage de la métropole lilloise en zone d’alerte renforcée au Covid, les bars doivent fermer leurs portes à 22 h.
> Tapage et dégâts redoutés dans la ville. Avant cette mesure, la préfecture du Nord constatait déjà une hausse des interventions de la police pour tapage nocturne dans les appartements. Mais avec la fermeture précoce des bars, la situation ne s’arrange pas.
Chloé Corne en sait quelque chose puisqu’elle habite sur la Grand-Place de Lille. «Dimanche dernier, la soirée de mes voisins a duré jusqu’à 4 h du matin : ça fait plusieurs fois que j’appelle la police mais les équipes ne se déplacent même pas. Et encore, je ne parle pas des papotages interminables sur le trottoir, en ces temps de bizutage d’étudiants.» Les autorités ont également constaté plus de dégâts sur le mobilier urbain et plus d’attroupements dans les rues. Contactées, ni la mairie, ni la préfecture n’ont répondu à nos demandes pour obtenir des statistiques plus précises.
> Des bars qui se transforment en restos. Contrairement aux bars, les restaurants peuvent fermer à 0 h 30. Mais comme le décret ne précise pas le critère de différence entre des établissements qui proposent souvent à la fois à boire et à manger, certains débits de boissons vont imposer à partir de 22 h un repas chaud pour poursuivre leur service. « Nous avions des tapas à la carte, nous allons désormais proposer des formules individuelles servies à table et sur assiette puisque nous avons une cuisine et un cuistot», annonce un gérant de bar qui souhaite garder l’anonymat. Il imposera donc de manger (ou d’avoir mangé) pour commander à boire après 21h30. «Attention, il faut proposer un plat chaud, le snacking [croque-monsieur, planche à partager…] sera considéré comme activité de bar », prévient l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).
> Rapporter son fût à domicile. Dans le Vieux-Lille, La Capsule a trouvé une idée originale : le bar propose de louer un mini fût rempli de 1,9 L de bière, qui permet un tirage pression à la maison. « Les restrictions ont accéléré ce projet, que nous avions, de bar à emporter», confie Anthony D’Orazio, le gérant de La Capsule.
En plus des verres et des sous-bocks, le bar lillois va jusqu’à fournir sa playlist musicale à ses clients « à domicile ». De quoi tenir, même dans le cas d’une fermeture totale des bars, comme à Paris et à Marseille, si la métropole passe en zone d’alerte maximale dans les prochains jours.