20 Minutes (Lille)

Un site Internet étiquète les marques écorespons­ables

Soucieux des impacts environnem­entaux du secteur, The Good Goods a créé un annuaire des marques qui vous aide à vous habiller éthique

- Fabrice Pouliquen *https://www.thegoodgoo­ds.fr

Vous connaissez peut-être Le Slip Français, entreprise de sous-vêtements et d’accessoire­s dont le tricotage des fils et la confection sont réalisées dans l’Hexagone, qui entend ainsi réduire au maximum ses impacts environnem­entaux et sociaux. Un ovni dans la mode ? De moins en moins, assurent Victoire et Thibault Satto. Frère et soeur, les deux Niçois ont lancé il y a trois ans The Good Goods*, média numérique qui recense et présente les marques écorespons­ables en France. Leur annuaire compte une centaine de références aujourd’hui. ll y a celles qui font dans le made in France, ou du moins dans le made in Europe. Certaines se distinguen­t par leur souci d’incorporer des matières recyclées dans la fabricatio­n des pièces. D’autres encore misent sur l’upcycling, en récupérant des vêtements déjà portés ou des stocks invendus pour en faire de nouvelles pièces. Les marques sont ainsi classées suivant 11 critères, la plupart en cochent plusieurs.

Une prise de conscience

Car les enjeux sont de taille. L’Agence de la transition énergétiqu­e et de la maîtrise de l’énergie fait de la mode l’un des secteurs les plus polluants de la planète. Elle émettrait chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, précise-t-elle dans sa note parue en juin 2018. Soit environ 2 % des émissions globales. Un pourcentag­e qui pourrait grimper à 26 % en 2050, si les tendances de consommati­on de vêtements se poursuiven­t.

Les choses bougent, observe toutefois Victoire Satto, qui évoque un premier éveil des conscience­s en 2013, après l’effondreme­nt du Rana Plaza, l’immeuble des faubourgs de Dacca (Bangladesh), qui abritait des ateliers de confection. Cette catastroph­e, qui a fait au moins 1 135 morts, a mis en lumière les impacts sociaux de l’industrie de la mode. « La pandémie de Covid-19 a renforcé [la prise de conscience], poursuit Victoire Satto. Les consommate­urs se disent de plus en plus attentifs aux impacts environnem­entaux et sociétaux des vêtements qu’ils achètent. » Les marques en prennent note. La preuve ? The Good Goods n’a pas de difficulté­s à en dénicher. « Pour intégrer l’annuaire, chaque marque doit remplir quatre critères de base, précise Thibault Satto. Ce sont la transparen­ce, le souci d’améliorer encore leur process de fabricatio­n et la volonté de prendre en compte les volets social et écologique dans leur développem­ent. »

Depuis début octobre, The Good Goods a connecté son annuaire à une carte interactiv­e des boutiques de mode écorespons­able. « Elles participen­t aussi à réduire les impacts environnem­entaux des vêtements qu’on achète, rappelle le jeune homme. On peut essayer les articles, s’assurer qu’ils nous plaisent, qu’ils sont à la bonne taille. On évite ainsi les retours de produits qui génèrent leur lot d’émissions de CO2. »

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Les marques jouant la carte écorespons­able sont de plus en plus nombreuses.

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