L’inconnue dans la maison
Le démocrate Joe Biden fait figure de favori pour succéder au républicain Donald Trump, mardi. Mais d’autres scénarios peuvent s’écrire...
Il y a quatre ans, Donald Trump avait fait imploser les boules de cristal des sondeurs. Cette année, Joe Biden peut compter sur une marge de sécurité plus importante que celle de Hillary Clinton en 2016. Ce qui ne veut pas dire que, mardi, une surprise à l’élection présidentielle américaine est impossible. 20 Minutes imagine quatre scénarios.
> Vague bleue à la Maison-Blanche et au Congrès. L’avance de Joe Biden est restée stable toute l’année, avec un écart, dimanche, de plus de 7 points au niveau national. Une large victoire des démocrates à la Maison-Blanche et au Congrès « reste le scénario le plus probable », estime Sam Wang, analyste au consortium électoral de l’université de Princeton. Une telle hypothèse s’expliquerait par des fondamentaux très défavorables au sortant, Trump. Deux tiers des Américains désapprouvent sa gestion de la pandémie, et sa cote de popularité reste historiquement basse.
> Courte victoire de Biden. Dans ce scénario, Donald Trump parvient à défendre le Sud et le Midwest, mais Joe Biden reprend de justesse les trois Etats qui avaient coûté l’élection à Hillary Clinton (Wisconsin, Michigan et Pennsylvanie). Cela lui suffit pour dépasser la majorité des 270 grands électeurs, à 279, contre 259 pour Donald Trump. Dans son sillage, les démocrates s’imposent à la Chambre mais ne parviennent pas à obtenir les trois sièges supplémentaires dont ils ont besoin pour obtenir la majorité au Sénat.
> Donald Trump crée la surprise. La marge de sécurité de Joe Biden semble le protéger d’une déconvenue dans le Michigan et le Wisconsin, mais c’est plus serré en Pennsylvanie. Un dernier sondage, dimanche, donne le président des Etats-Unis en tête dans l’Iowa. Donald Trump a enchaîné, ce week-end, les meetings et répété que Joe Biden, qui a évoqué une transition énergétique pour sortir du pétrole lors du dernier débat, signerait « la mort de l’industrie manufacturière ». Remporter la Pennsylvanie et la Floride lui ouvrirait un boulevard.
> Le chaos. Le dépouillement devrait aller assez vite dans certains Etats critiques, qui ont vérifié les bulletins du vote par correspondance en amont (Floride, Caroline du Nord, Arizona), mais il pourrait prendre jusqu’à deux ou trois jours dans d’autres (Pennsylvanie et Michigan). En cas de résultats serrés, plusieurs recomptes pourraient s’engager, et durer des semaines. Avec le renfort de la juge conservatrice Amy Coney Barrett, la Cour suprême pourrait décider de rejeter les bulletins retardataires, privant potentiellement Joe Biden de plusieurs milliers de voix. Selon Michael McDonalds, qui analyse le vote anticipé à l’Election Project de l’université de Floride, « le risque existe, mais on devrait connaître le nom du vainqueur » mardi ou mercredi.