20 Minutes (Lille)

Un sarcophage garde ses secrets à cause du reconfinem­ent

Arras La crise sanitaire retarde l’examen d’un sarcophage de plomb gallo-romain

- Gilles Durand

A l’époque, Arras s’appelait Nemetacum. Et dans cette période du Bas-Empire, autour du IVe siècle, les personnes de haut rang pouvaient se faire inhumer dans des cercueils en plomb. C’est ce genre de vestige, assez rare, qui a découvert, cet été, par le service archéologi­que arrageois. Covid oblige, le sarcophage gallo-romain tarde à livrer ses secrets. Les chercheurs avaient prévu de l’ouvrir il y a quelques jours pour une première expertise scientifiq­ue. Ce travail a dû être reporté à cause de la crise sanitaire.

Un cercueil de 400 kg

« Plusieurs experts devaient venir de différente­s institutio­ns françaises. Nous avons jugé plus sage d’attendre un peu pour ne pas prendre de risques », explique Sophie François, directrice de la Maison de l’Archéologi­e du Pas-deCalais, où le sarcophage a été transféré, fin septembre. Selon les premières estimation­s, le cercueil aurait plus de 1 600 ans. Il peut donc patienter encore quelques semaines. Seules certitudes pour l’instant, il pèse 400 kg et mesure deux mètres de long pour 35 cm de largeur et 25 de hauteur. Il contient également des ossements que les archéologu­es ont pu apercevoir à travers une large fissure. «La sépulture est un peu écrasée par le poids des ans et surtout de la terre, souligne Sophie François. Son ouverture sera une opération délicate car la matière, le plomb, est molle et demande aussi des précaution­s sanitaires pour être manipulée. L’analyse de l’intérieur du cercueil et du squelette doit permettre de préciser la datation. Parfois, on retrouve des pièces de mobiliers comme des vases.» Cependant, si la trouvaille est de poids, elle n’a rien de surprenant­e. La présence d’une ancienne nécropole sur à l’ouest d’Arras était connue depuis une centaine d’années. C’est pourquoi les services archéologi­ques de la ville ont décidé de mener un diagnostic préventif lorsqu’un supermarch­é a envisagé de s’agrandir sur le secteur. Avant le début des travaux, une équipe a prospecté sur environ 10 % de la surface du futur chantier. Bonne pioche : les fouilles, en juillet, ont permis la mise au jour d’une dizaine de sépultures en bois et de ce sarcophage en plomb. «On savait aussi, grâce aux archives, que trois cercueils en plomb avaient déjà été retrouvés à Arras depuis le XVIIIe siècle, raconte Sophie François. Mais ils ont tous disparu, après avoir été certaineme­nt fondus.»

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Le cercueil aurait plus de 1600 ans.

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