Maxi-méthode pour des mini-forêts en pleine expansion
Biodiversité Les préceptes du botaniste japonais Miyawaki sont adoptés par un nombre croissant de projets de microforêts en France
« Il y aura du hêtre, du chêne sessile, de l’érable champêtre, du charme, du noisetier…» Pour décrire la forêt qu’il souhaite créer sur un bout de terrain de ses grands-parents, près de Champagnole (Jura), Xavier Dommange s’arrête aux cinq essences dominantes pour ne pas se lancer dans une interminable liste. «Il y en a 20 autres encore, prévient-il. Des buissons, des arbustes, des arbres afin de reconstituer les différents étages de la forêt. » Son idée est de créer la première forêt inspirée de la méthode du botaniste Akira Miyawaki dans le Jura. L’association Boomforest résume sur son site les trois principes du Japonais : une attention particulière au sol, une plantation dense d’arbres et une sélection d’espèces adaptées au lieu. «L’idée générale est de se rapprocher autant que possible de ce que serait la forêt à cet endroit précis, si elle n’avait jamais été touchée par l’homme », explique Xavier Dommange. D’où ce terme de forêt « native » (à distinguer de « primaire», non créée par l’homme), qui revient souvent pour qualifier les projets inspirés par le spécialiste nippon des graines et de la naturalité des forêts.
Plus de 1 000 arbres sur 400 m2
Les préceptes de cet homme de 92 ans, à qui on prête la restauration de 1 300 sites au Japon et dans divers pays tropicaux depuis les années 1970, sont en tout cas à la mode. De nombreux projets de microforêts, inspirées de ce botaniste, ont vu le jour ces dernières années en zone urbaine. Parfois dans des mouchoirs de poche. Boomforest en a planté une porte de Montreuil, en mars 2018, sur un talus de 400 m² qui jouxte le périphérique parisien. Puis une autre, porte des Lilas, il y a un an. C’est aussi dans cette logique que s’inscrit le collectif Micro-forêt de Toulouse en transition, qui a planté 1 200 arbres sur un terrain de 400 m2 au coeur de la Ville rose, en mars.
Xavier Dommange souhaite «convaincre des municipalités d’implanter des miniforêts Miyawaki en coeur de ville ou à leur périphérie ». Avec plusieurs bienfaits à la clé. Ces forêts grandissent jusqu’à dix fois plus vite que les plantations classiques, assure Boomforest. Elles contribuent aussi, ajoute Xavier Dommange, à rafraîchir les villes, captent leur part de CO2 et apportent de la biodiversité.