20 Minutes (Lille)

«Je ne sais pas faire semblant »

A l’occasion de la sortie de son 3e album, «Aya», la chanteuse assure être plus «terre à terre» et mieux gérer les critiques.

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Plus de deux milliards de vues cumulées sur YouTube. Un deuxième album (Nakamura, sorti en 2018) vendu à plus d’un million d’exemplaire­s à travers la planète, et certifié disque de diamant en France. En deux ans seulement, grâce à ses nombreux tubes comme Copines, Pookie ou Doudou,

Aya Nakamura, 25 ans, est devenue « l’artiste francophon­e la plus écoutée au monde ». Consciente de ne pas forcément faire l’unanimité, la jeune femme accepte les critiques sans sourciller et se soucie, surtout, de faire la musique qu’elle aime.

Avec votre deuxième album, vous avez rencontré un succès soudain et immense. Comment l’avez-vous vécu ?

Je n’avais pas assez de recul, je pense que j’ai savouré les choses comme elles venaient. Je ne me disais pas que j’étais la meilleure et que c’était un truc de ouf ce qu’il se passait. C’était un kif, mais j’avais vraiment la tête dans le guidon.

Pendant plusieurs mois, en France, on vous a demandé sans cesse d’expliquer vos textes, votre nom a été écorché à plusieurs reprises, notamment aux NRJ Music Awards 2018… Cela vous a-t-il agacée, voire blessée ? Ça m’a agacée, et j’ai montré mon mécontente­ment. Je suis quelqu’un de très impulsif, dès que je ne suis pas contente ou qu’il y a un truc qui ne me plaît pas. Je ne sais pas faire semblant. Pour ce qui est d’expliquer mes textes, au début, deuxtrois fois, c’est marrant. Par la suite, on voit ça comme un manque de curiosité, ou du dédain. C’est relou, oui.

Vous êtes devenue, au fil des mois, l’artiste francophon­e la plus écoutée au monde. Avez-vous le sentiment que votre musique a été mieux comprise à l’étranger qu’en France ?

Il y a des goûts musicaux qu’on ne peut pas forcément diriger et, moi, je suis arrivée avec un style atypique. C’est normal que des gens se demandent pourquoi je continue à faire de la musique, qu’ils ne perçoivent pas mon art comme de la musique ou qu’ils ne me perçoivent pas comme une vraie chanteuse. Ça, je pouvais le comprendre, je me disais que c’était normal. En général, en France, on voit Aya Nakamura comme la chanteuse qui chante pour les boîtes de nuit, alors que ce n’est pas du tout mon cas… Je ne me suis pas dit que j’avais un meilleur accueil à l’étranger, mais je peux comprendre que, en dehors de la France, il y a une autre manière de voir ma musique.

A travers vos chansons, vous vous décrivez comme une femme indépendan­te, qui gagne sa vie toute seule. Etre une femme forte, de pouvoir, c’est une image de vous qui vous plaît ?

Je ne suis pas forcément une femme de pouvoir, j’aime bien dire ce que je pense, c’est tout ! Vous parlez de mon titre

Mon Lossa ? Ou de Biff ? Parce que c’est le son où je mentionne l’argent. Mais, en vérité, dans cette chanson, je parle d’une relation amoureuse.

Dans l’un des titres bonus de votre nouvel album,

vous dites : « Je vais assumer que je ne suis plus la même qu’avant. » En quoi êtes-vous différente, désormais ?

Avant, j’étais plus naïve, je voulais toujours voir le côté positif des choses. Maintenant, je suis plus terre à terre, j’ai moins la tête dans les nuages. Dans cet album, plus calme, plus personnel, vous parlez de vos sentiments, de vos failles… On a un peu l’impression que vous vous dévoilez plus…

Je ne sais pas. Peut-être que je raconte beaucoup plus de choses. Avant, il n’y avait que du sarcasme. Là, je m’ouvre aussi un peu plus. Sur les réseaux sociaux, vous parlez d’un autre amour, celui de la famille. Vous avez publié une vidéo de votre petite fille : elle a pu vous aider à relativise­r ce tourbillon de la notoriété ?

Je sais qu’elle me voit comme sa maman, et non comme Aya Nakamura, ça joue aussi. Parfois, on peut avoir des proches qui ne voient que notre notoriété et qui, sans s’en rendre compte, peuvent changer. Mais je pense que, pour ma famille, ma fille, je resterai toujours Aya. Propos recueillis par Clio Weickert

« A l’étranger, il y a une autre manière de voir ma musique. »

« Avant, il n’y avait que du sarcasme. Là, je m’ouvre plus. »

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A nos lecteurs. Retrouvez votre journal «20 Minutes» lundi dans les racks. En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
 ??  ?? A l’occasion de la sortie, vendredi, de son troisième album (Aya), Aya Nakamura s’est confiée sur son succès planétaire et sa gestion de la notoriété.
A l’occasion de la sortie, vendredi, de son troisième album (Aya), Aya Nakamura s’est confiée sur son succès planétaire et sa gestion de la notoriété.
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