Agressions
La suspension d’un prof plonge un club de judo dans l’effroi
Dans ce club de judo du Nord, c’est un tremblement de terre qui vient de se produire. Vendredi dernier, la présidente a reçu un mail de la fédération française de judo, ju-jitsu, kendo et disciplines associées (FFJDA) qui lui annonce la suspension de l’entraîneur historique du club. Il y a deux semaines, un signalement avait été fait à la cellule antiviolence mise en place par le ministère des Sports, pour des faits d’agression sexuelle et de harcèlement moral. « Je suis tombé des nues, assure la dirigeante. Car je n’ai jamais eu aucun retour de mes licenciés à ce sujet. » Dans les locaux de la FFJDA, on a la tête qui tourne depuis les révélations du Parisien. Car l’entraîneur exerce depuis quarante ans dans les clubs. « Les premiers faits datent de 1995. Mais nous n’avons jamais été informés au niveau fédéral, alors qu’apparemment, ça se savait partout dans les clubs, assure Jean-René Girardot, secrétaire général de la FFJDA. C’était un homme charmant. On ne pouvait pas penser que c’était un prédateur. Sinon, j’aurais réagi. »
Une cellule d’écoute
Un autre entraîneur du Nord a pourtant été mis récemment en examen dans quatre dossiers pour des faits de viols, d’agressions sexuelles et de tentative de viols. Dans le Parisien, l’une de ses victimes présumées témoignait : « Il nous faisait faire des exercices, si je faisais mal, il m’emmenait dans le cagibi et me mettait son truc dans la bouche. Ce cagibi, je pourrais le dessiner… » Aucune information n’est remontée à la fédération malgré les rumeurs, depuis des années. Une cellule d’écoute va être mise en place par la fédération. Mais le mal est déjà fait dans les clubs concernés où l’on se prépare à annoncer aux licenciés les suspensions des deux entraîneurs.