Séance, ça coule
Les musées, théâtres et cinémas seront fermés trois semaines de plus, a annoncé l’exécutif, jeudi.
« Le nombre de nouvelles contaminations ne se réduit plus. La partie est donc loin d’être gagnée.» Jeudi soir, Jean Castex, le Premier ministre, a annoncé ce qu’il serait possible ou pas de faire à compter de mardi. «Nous passerons à une nouvelle étape [avec un couvre-feu, lire ci-contre], mais les règles seront plus strictes», a-t-il d’emblée prévenu. Les cinémas, théâtres et salles de concert resteront fermés jusqu’au 7 janvier, tout comme les enceintes sportives (le sport professionnel continuera de jouer à huis clos), les cirques, les parcs zoologiques, les salles de jeux et les casinos. Les bars et restaurants resteront quant à eux fermés jusqu’au 20 janvier. «C’est triste et désolant, réagit Christophe Segura, directeur de la Comédie-Bastille à Paris [11e]. On a voulu y croire jusqu’au dernier moment. » Dans son établissement, les comédiens étaient en répétition, le personnel sur le pied de guerre et la billetterie, déjà ouverte. « C’est particulièrement difficile pour notre secteur », poursuit-il. L’incompréhension est générale dans le secteur de la culture, qui a veillé au respect des règles sanitaires lors de l’ouverture entre les deux confinements. « Il n’y a pas eu de foyer de contagions au cinéma, insiste Claude-Eric Poiroux, directeur général d’Europa Cinemas.
Nous étions prêts à accepter toutes les règles.» «Jean Castex a expliqué qu’il voulait préserver la tradition de Noël, mais, durant les fêtes, la salle de cinéma permet aussi de garder un esprit de fête, commente ClaudeEric Poiroux. Et c’est moins dangereux de regarder un film masqué, avec les bonnes distances, que de faire un repas de famille.»
«Je comprends ces mesures sanitaires, mais je n’ose imaginer que ce soit possible de vivre longtemps de cette manière, sans lieux culturels, sans ces lieux de vie et de liens, rappelle Enora Leroux, cofondatrice de Metaxu, salle de concert indépendante sur l’eau à Pantin (Seine-Saint-Denis). » « C’est triste, un théâtre fermé, c’est un lieu de vie où l’on vient partager des émotions», renchérit Christophe Segura, qui rappelle que, habituellement, les fêtes de fin d’année « sont la meilleure période pour les salles de spectacles. »