Une alliance sous haute gastronomie
L’Année de la culture QatarFrance 2020 fait fusionner leurs cultures à travers de nombreux événements
« Transporter la cuisine française sur les rives du Golfe arabique et la faire dialoguer avec le patrimoine culinaire qatari est une expérience unique. » C’est par ces mots qu’Alain Ducasse, incontournable chef cuisinier français, présente l’Année de la Culture QatarFrance 2020 qui valorise le savoir-faire traditionnel français et l’héritage gourmand qatari. Ce qu’il propose aussi dans ses deux restaurants situés à Doha - Idam et Jiwan. Le premier propose une cuisine française aux accents méditerranéens, le deuxième une cuisine locale modernisée. Damien Leroux, qui travaille à ses côtés depuis 16 ans, gère ces deux « perles ». Au téléphone depuis Doha, il nous parle de son expérience. « C’est un mix de la cuisine saine, précautionneuse de l’environnement et qui fait travailler au maximum les producteurs locaux ».
L’union (des épices) fait la force
Si le Qatar est « un pays rempli d’influences, carrefour entre l’Asie et l’Europe », sa cuisine hérite de ce mélange ». Elle doit certainement sa richesse et son authenticité à ses nombreuses épices. Ce n’est pas Damien Leroux qui nous contredira sur ce point. « A chaque visite au souq, on découvre de nouveaux produits. Il existe tellement de cardamomes ou de cannelles différentes ici. Ils utilisent beaucoup de citrons séchés, c’est très typique, le loomi. Cela amène un parfum pour les riz, les cuissons de poissons, les marinades. Depuis que je suis arrivé à Doha, les épices ont créé un changement dans mon style culinaire, elles amènent de la richesse et font voyager. » confie-t-il.
Même si la gastronomie du Qatar n’offre pas autant de plats qu’en Europe, il y a une culture très développée avec des recettes emblématiques. Ce qui compte, au fond, est ailleurs : « le partage, la convivialité, se retrouver ensemble autour d’une table et partager un moment. Chez Jiwan on ne propose d’ailleurs que des plats à partager pour garder cette identité », poursuit le chef. Et si on ne devait goûter qu’un seul plat durant un voyage là-bas ? « Même si d’aspect, ce n’est pas joli, le harees est immanquable. C’est une variété de céréales très ancienne, ça cuit très longtemps avec de la volaille, des légumes, beaucoup d’épices. C’est chaleureux, convivial, c’est vraiment un plat magnifique ». Proposé à la carte du restaurant, il a été retravaillé et épuré « pour lui donner de la modernité ». Et côté dessert, l’incontournable soufflé d’Alain Ducasse est proposé dans une version locale, aux dattes. À Doha, vous pourrez également retrouver «Société», la boulangerie de Sara Alsayyed, cheffe pâtissière passionnée par les méthodes françaises et qui twiste comme personne éclairs et autres tartes.