20 Minutes (Lille)

Le succès des artbooks se dessine aussi en France

Ces recueils d’illustrati­ons de mangas sont de plus en plus édités en France

- Vincent Julé

S’il existe des livres d’illustrati­ons sur tous les arts, et donc la bande dessinée, le terme d’artbook évoque immédiatem­ent, pour les fans, le manga. Et il suffit d’aller dans une librairie japonaise en France, comme l’institutio­n Junku à Paris (75), pour se rendre compte que ces ouvrages sont mis en avant, parfois plus que les mangas eux-mêmes, et donc qu’il y a une demande des lecteurs et lectrices françaises.

On parle ici d’import, mais de plus en plus d’artbooks sont édités en France, à l’instar des récents Akira Club chez Glénat, Slam Dunk Illustrati­ons 2 + chez Kana et Dreamland par le Français Reno Lemaire chez Pika. « L’artbook vient accompagne­r une série à succès, et c’est un peu la même chose au Japon, éclaire Satoko Inaba, responsabl­e éditoriale chez Glénat Manga. Les mangas sont prépubliés dans des magazines, avec régulièrem­ent des pages couleur, des images d’ouverture ou de couverture, qui ne sont pas reproduite­s dans les volumes reliés. L’artbook est l’occasion de remettre en avant l’oeuvre et le travail de l’auteur. »

Des encres spéciales

Glénat a ainsi édité des artbooks sur Dragon Ball, Tokyo Ghoul, Bleach, Berserk, Blame, One Piece ou les films du studio Ghibli. Si les illustrati­ons ont la part belle dans les artbooks, en couleur et grand format, elles ne sont pas leur seul contenu, avec souvent des interviews, des coulisses, etc. « C’est ce qui nous incite à les traduire et à les éditer en France, sinon l’import suffirait », commente Satoko Inaba. Mais la fabricatio­n d’un artbook est plus complexe qu’un manga, car il faut reproduire les couleurs à l’identique, avec des encres spéciales, parfois seulement disponible­s au Japon. C’est le cas du superbe artbook Slam Dunk Illustrati­ons 2 +, sorti par Kana en accompagne­ment de la réédition du manga et en quantité très limitée : l’impression n’est techniquem­ent possible que dans deux imprimerie­s au monde, qui sont au Japon. Reno Lemaire a fourni, lui, plus de 800 illustrati­ons inédites pour Dreamland, sur presque 400 pages couleur, pour un prix qu’il a lui-même fixé (35 €) : «Je voulais que ce soit un bel objet. Les mangas existent pour leur histoire. L’artbook, c’est le délire inverse, c’est très contemplat­if et concret. »

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Slam Dunk (à g.), Dreamland (en haut à dr.) et Akira Club, trois artbooks sortis à l’automne dans l’Hexagone.
Slam Dunk (à g.), Dreamland (en haut à dr.) et Akira Club, trois artbooks sortis à l’automne dans l’Hexagone.

Newspapers in French

Newspapers from France