20 Minutes (Lille)

«Mon club de coeur, c’est Strasbourg», concède le Lensois

Le Lensois Jonathan Clauss s’apprête à retrouver Strasbourg, samedi

- Propos recueillis par François Launay

A 28 ans, Jonathan Clauss découvre seulement la Ligue 1. Arrivé cet été chez les Sang et Or après avoir passé deux ans à Bielefeld (Allemagne), l’Alsacien se prépare à affronter le Racing Club de Strasbourg samedi (21 h).Un club où il a été formé avant d’être recalé au moment de passer pro.

Que représente Strasbourg pour vous ?

Tout. C’est là-bas que j’ai commencé ma formation à 5, 6 ans. C’est toute mon enfance, l’endroit dans lequel j’ai grandi. Quand on interroge des joueurs sur leur club de coeur, il y en a plein qui répondent le Real, le Barça…. Pour moi, c’est Strasbourg et ça le restera.

Pourtant, le club ne vous a pas gardé…

Oui. A 18 ans, un mois avant la fin de la saison, le club m’a prévenu qu’il ne voulait pas me garder. Pour moi, c’était fini. Je pensais que je n’arriverais pas à jouer ailleurs. Cela a été dur de tourner la page après plus de dix ans passés dans ce club. Il m’a fallu cinq ans avant de repenser à une carrière pro.

Vous avez dû trouver du travail ?

Oui, je faisais de l’intérim. Je bossais à La Poste ou en tant que distribute­ur de pubs. Il me fallait un travail entre 8 h et 15 h pour pouvoir m’entraîner le soir. Puis, en 2016, je suis allé jouer à Avranches (National). On a fait un super parcours en Coupe de France où on perd en quarts contre le PSG. Je devais resigner à Avranches mais Quevilly (Ligue 2) m’a contacté.

Quand on débute enfin en Ligue 1 à 28 ans, on se dit quoi ?

A 80 %, je me dis : « Ça y est, j’y suis, enfin. » Et les 20 % restants, c’est d’aller chercher encore plus loin. Je suis très content mais je ne me mets pas de limites. Je me sens bien au RC Lens. J’ai envie d’être fort tous les weekends et de prouver que je ne suis pas là pour rien. J’ai envie de tout casser.

En quoi votre parcours vous aide ?

Je me rends plus compte de ce que j’ai aujourd’hui. Ce n’est sans doute pas la même chose pour un mec qui a signé pro à 17 ans. Pour moi, rien n’est normal dans ce qui m’arrive. Passer de quasiment rien à presque tout, c’est du jamais vu. Pourtant, je n’ai pas changé ma façon de voir les choses. Je vis comme je vivais avant sauf qu’il n’y a plus les mêmes chiffres sur la fiche de paie.

 ??  ?? Clauss explose, cette saison, en Ligue 1.
Clauss explose, cette saison, en Ligue 1.

Newspapers in French

Newspapers from France