La grogne monte à l’école
Covid-19 Les enseignants sont inquiets à l’idée d’une potentielle troisième vague
Pas question de fermer les établissements scolaires, comme en GrandeBretagne, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. «Je suis très attentif à ce qu’on ne ferme les écoles qu’en dernier ressort », a martelé dimanche Jean-Michel Blanquer, invité du « Grand Jury RTL », confirmant la position avancée jeudi par le Premier ministre, Jean Castex. Pourtant, l’inquiétude règne dans les écoles, une personne ayant été testée positive au variant britannique du coronavirus dans une école maternelle à Bagneux (Hauts-de-Seine).
«Les annonces de dépistages massifs n’ont pas été suivies d’effets.»
Sophie Vénétitay,
Pour l’heure, les chiffres communiqués par l’Education nationale vendredi ne montrent pas une flambée des cas positifs : 1 948 chez les élèves et 348 chez les profs, sur les quatre derniers jours. « Ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne portent que sur les cas déclarés par les principaux intéressés », note Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. C’est d’abord la politique de tests qui est critiquée par certains profs. Selon le ministère de l’Education nationale, contacté par 20 Minutes, « 10 000 tests antigéniques ont été réalisés sur la base du volontariat dans des lycées, dans une dizaine d’académies depuis fin novembre. Et 1,2 million sont déjà à disposition. » Des chiffres jugés trop faibles par Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU : « On est en retard. Les annonces de dépistages massifs de la fin de l’année n’ont pas été suivies d’effets, et on n’a pas constaté d’efforts particuliers lors de la semaine de reprise. »
Si les dépistages n’ont pas été réalisés à grande échelle, c’est d’abord en raison d’un manque de moyens humains. Selon le ministère de l’Education nationale, 2 000 médecins et infirmiers ont été formés à la réalisation de tests. Même s’ils sont épaulés par le personnel médical déployé par les agences régionales de santé, leur nombre semble insuffisant : « Nous sommes déjà débordés et nous nous déplaçons sur plusieurs établissements », indique Claudine Némausaut, secrétaire générale du SNMSU-Unsa Education, premier syndicat de médecins scolaires.
Autre sujet de tension entre les profs et le gouvernement : la vaccination des personnels de l’Education nationale. « Initialement, il était prévu qu’elle commence en mars, explique Sophie Vénétitay. Mais, jeudi, l’entourage du ministre nous a annoncé que ce serait plutôt en avril. Cela nous semble très tard, alors que c’est le moyen le plus fiable pour éviter la fermeture des établissements si les cas flambent. »
Des migrants secourus dans la Manche et ramenés vers la France. Vingt-quatre migrants ont été sauvés en mer et ramenés vers les côtes françaises dimanche, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations de fortune, a indiqué la préfecture de la Manche et de la mer du Nord.