Une révolution dans les tuyaux
La start-up ReverTech expérimente une prothèse intestinale qui doit permettre de s’alimenter normalement après une opération
On pouvait avoir l’estomac dans les talons, il faut se préparer à mettre les intestins dans la ceinture. A Eurasanté, la société ReverTech travaille sur une prothèse intestinale automatisée et ambulatoire. Une innovation attendue par les victimes du cancer colorectal ou des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. « Ces maladies progressent de 7 % par an parce qu’on mange mal », souligne Jinghang Li, responsable scientifique du projet chez ReverTech.
Préserver le microbiote
Cette prothèse aura pour mission de faciliter la vie de nombreux patients, en permettant de maintenir une digestion complète sans avoir recours à une stomie (c’est-à-dire un anus artificiel). En préservant artificiellement la fonction digestive, l’appareil pourra aussi sauvegarder le microbiote (appelé autrefois flore intestinale). « Cela évitera les risques de dénutrition et d’autres complications médicales et chirurgicales associées », assure Jinghang Li. La principale révolution de cette prothèse sera sa taille. Pas plus grosse qu’un téléphone portable, la prothèse pourra se glisser dans une ceinture. Un confort qui devrait être apprécié des convalescents. Huit ans de travail, notamment du chirurgien du CHU de Lille Jean-Robert Nzamushe, ont été nécessaires pour élaborer un prototype testé actuellement sur des animaux. Les premiers essais cliniques de sécurité doivent commencer en fin d’année sur neuf volontaires au CHU de Lille. « Les derniers essais seront réalisés dans trois ans, après tous les tests réglementaires », indique Jinghang Li. Pour une mise sur le marché programmée en 2024 ou 2025.