Il y a un an, la fin d’un monde
Coronavirus Des Lillois se souviennent des derniers moments avant le confinement
Début mars 2020, la France est insouciante. Le Covid a fait des centaines de morts en Italie, mais l’Hexagone pense pouvoir échapper à la pandémie. Le 8 mars, 50 000 spectateurs se pressent même dans les travées du stade Pierre-Mauroy pour Lille-Lyon.
> Stéphane Baly, tête de la liste Lille Verte aux municipales. « Lors du débat entre candidats organisé le 25 février 2020 à Sciences Po, l’amphithéâtre était plein. Ça paraît fou mais c’était l’époque où on nous disait que les masques ne servaient à rien. La première fois que je prends conscience du danger, c’est le 5 mars, date de notre meeting au Splendid. La veille, dans la même salle, un tiers des gens qui avaient acheté leur place ne sont pas venus assister au concert des BB Brunes. Le 15 mars au soir, après les résultats du premier tour où beaucoup de gens ne sont pas allés voter, on n’a pas organisé de soirée électorale. Le lendemain, on a écouté les annonces de Macron puis j’ai fermé le local, avant d’y revenir… deux mois plus tard. »
> Juliette Deiana, gérante d’un bar inauguré avant le confinement. « La date d’ouverture de Rituel, le bar qu’on a ouvert avec mon amie Raphaëlle, a été repoussée plusieurs fois. On a finalement ouvert un vendredi 13 [mars] car il paraît que ça porte bonheur… Le lendemain soir, on a reçu un texto nous annonçant qu’on devait fermer à minuit. » > Philippe Blond, directeur de Lille Grand Palais. « La fin de l’insouciance date du 1er mars. La veille, le Premier ministre avait annoncé l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes. Du coup, on a été obligé d’annuler Art Up, une grande foire d’art contemporain. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner car il a fallu annuler ou reporter des événements. Chaque année, Lille Grand Palais accueille 200 événements et 100 concerts. Depuis un an, il n’y a eu que dix événements, et pas un seul concert. »