20 Minutes (Lille)

Des grimaces rendent le masque moins anxiogène

Photograph­ie Alexandre Dinaut demande aux passants de faire des grimaces avec leur masque, pour rendre cet objet moins anxiogène

- François Launay

C’est un objet qui fait désormais partie de nos vies confinées. Jugé inutile il y a un an par le pouvoir politique, le masque est désormais devenu obligatoir­e dans de nombreuses villes françaises. S’il nous protège du Covid-19, il est aussi devenu le symbole de la morosité actuelle. C’est justement pour lui donner une utilité moins pesante qu’Alexandre Dinaut a voulu en faire un objet artistique.

« Ça fait du bien aux gens»

A 42 ans, ce photograph­e lillois a décidé de lancer Grimasque, un projet parti d’une idée toute simple. «Je voulais me lancer dans les portraits mais, avec le masque, c’était compliqué. C’est là où j’ai eu l’idée du projet Grimasque.

Je prends les gens en photo avec leur masque en leur demandant de faire une grimace», raconte l’artiste. En quelques jours, le photograph­e a déjà tiré plus de 50 photos différente­s de gens croisés dans la rue. Si certains refusent de se faire tirer le portrait, la plupart acceptent de se prêter au jeu sans problème.

« Ça fait du bien aux gens. Ça les fait rire le temps d’une photo, et ça permet d’alléger l’ambiance actuelle. Les gens sont très réceptifs et aiment bien utiliser le masque d’une autre manière. Je leur donne quelques conseils, mais ce sont eux qui choisissen­t ce qu’ils veulent faire. Pendant quelques secondes, ce n’est plus un objet anxiogène, car il est détourné de sa fonction originelle. Et ça fait du bien de rigoler un peu sur un sujet aussi grave. »

Prises en noir et blanc, les photos sont visibles sur le compte Instagram de Grimasque. A terme, Alexandre Dinaut envisage de réaliser des exposition­s dans des lieux spécifique­s. Une clinique est déjà intéressée, mais Grimasque pourrait aussi s’exporter dans les écoles, les Ehpad ou encore sur les murs de Lille. « On peut le faire partout, parce que le masque est partout en ce moment. Ça ne me dérange pas de prendre 70 millions de photos si ça peut rendre le sourire aux gens », confie le photograph­e, qui espère que Grimasque ne durera pas plusieurs années. Histoire de reprendre vite une vie normale et sans masque.

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Une photo du projet Grimasque.

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