20 Minutes (Lille)

Du camembert breton, et c’est bien fait

Installé près de Rennes, un fromager a lancé le Nouvoit’membert

- Camille Allain

Les Normands sont en PLS depuis qu’ils ont lu le titre. Depuis quelques semaines, sur plusieurs marchés de Rennes et de ses alentours, un fromager vend la principale fierté de leur région (pas le Mont-Saint-Michel, l’autre). Installé à Nouvoitou, à quelques kilomètres de Rennes, Antoine Rocul vient de mettre au point un véritable camembert breton. Pour ne pas déclarer la guerre au voisin normand, dont l’AOP est sérieuseme­nt protégée, le jeune fromager a décidé de l’appeler le « Nouvoit’membert » en référence au nom de la commune où il a grandi. C’est ici, dans les cuisines de l’ancienne cantine scolaire, que ce trentenair­e a inventé sa recette. Ouverte depuis juillet 2019, sa toute jeune fromagerie a d’abord proposé des bûches de chèvre et des tommes de vache. Ancien chauffeur de bus, le garçon a tout appris sur YouTube et surtout en testant, en se trompant. « Je suis autodidact­e dans ce métier, donc j’aime me faire plaisir. J’avais envie de me lâcher, de voir si je pouvais faire mon propre camembert. D’abord, parce que j’adore ça, mais aussi parce que c’est un produit technique. Il m’a fallu plusieurs mois pour l’optimiser », explique le jeune Breton. Pour coller au plus près de la tradition, Antoine Rocul collecte lui-même son lait chez des éleveurs des alentours. « Chaud, juste après la traite du matin. » Pour son camembert, il fait appel à un éleveur bio installé à Amanlis, qui ne travaille qu’avec la race normande, évidemment.

S’il n’est pas le premier à se lancer, le fondateur du Local à fromages ne cherche pas à irriter les voisins. « Je n’ai pas envie de me bagarrer avec les Normands ou avec les gens qui gèrent l’appellatio­n. Le camembert, c’est un sacro-saint. Je voulais m’en inspirer, pas le copier ». 20 Minutes s’est porté volontaire pour le goûter. Soyons francs, le Nouvoit’membert a un très bon goût de camembert ! Fabriqué au lait cru et moulé à la louche, il a déjà tapé dans l’oeil des clients et de quelques restaurate­urs, qui n’hésitent plus à débourser 7 € pour leur claquos bretonos.

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Antoine Rocul, dans son atelier.

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