« Notre système facilite toujours la fraude et l’évasion fiscales»
Cinq années se sont écoulées depuis la publication des « Panama papers », scandale fiscal révélé en France par Le Monde, en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation. Mais, pour le porte-parole de l’ONG Oxfam France, Quentin Parrinello, le manque de volonté politique contre l’évasion fiscale subsiste.
Comment expliquer le retentissement des « Panama papers » ?
Cette affaire a été l’une des plus importantes parce qu’elle visait des personnalités de haut niveau, issues des milieux politiques, économiques ou sportifs.
Depuis cinq ans, qu’est-ce qui a changé en France en matière de lutte contre l’évasion fiscale ?
Désormais, les cas de fraudes fiscales sont automatiquement transmis à la justice au-delà d’un certain seuil. Mais cela ne concerne que la fraude fiscale, et pas l’évasion fiscale, qui représente pourtant le plus gros problème.
Le discours politique a-t-il évolué à ce sujet ?
Les «Panama papers» ont fait office d’électrochoc. Il y a eu beaucoup de déclarations d’intention pour en «finir avec les paradis fiscaux» et l’évasion. Mais on est toujours face à un système économique qui facilite la fraude et l’évasion des grandes multinationales et des personnes les plus riches. En France, l’évasion fiscale, c’est entre 80 et 100 milliards d’euros par an qui ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat. C’est plus que le budget de l’Education nationale.