La pandémie fait plus tanguer les grands ports que le Brexit
Hauts-de-France Les grands ports ont plus souffert de la pandémie que du Brexit
L’effet dévastateur du redouté Brexit n’aura finalement pas eu lieu. Certes, la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne n’est pas sans conséquences pour les acteurs du trafic transmanche que sont les ports de Dunkerque, Boulogne, Calais et Getlink (Eurotunnel). Pour autant, c’est l’épidémie de Covid-19 plutôt que le Brexit qui fait le plus de mal à ces infrastructures.
Le trafic passagers en panne
Que ce soit pour les ports ou le tunnel sous la Manche, la fin d’année 2020 a été marquée par une très nette augmentation des flux de marchandises entre l’Angleterre et la France. L’accord tardif entre l’Union européenne et le gouvernement britannique avait fait planer le spectre d’un divorce à la dure et les entreprises d’outre-Manche avaient anticipé, générant un «phénomène de surstockage », assure-t-on au port de Dunkerque. L’infrastructure nordiste avait alors enregistré une augmentation du trafic fret de 30 % en novembre et décembre. En revanche, ce fut la chute libre au 1er janvier. Dunkerque a aussitôt perdu les 30% gagnés grâce à la fièvre du Brexit. Mais tout n’est pas à mettre sur le dos du Brexit. «Les trois éléments impactant sur le marché sont le stockage réalisé avant l’accord du Brexit trouvé, l’adaptation aux nouvelles réglementations administratives des frontières post-Brexit, ainsi que les contraintes liées à la crise sanitaire», explique-t-on chez Getlink.
Mais là où ça coince véritablement, c’est le trafic passagers. « Sur l’année 2020, le port aura subi une perte de plus de 5 millions de voyageurs, soit une chute de 61%, déplore-t-on au port de Boulogne-Calais. Le trafic des autocars aura lui aussi connu une chute encore plus importante de 84 %. » Chez Getlink aussi, la chute est importante et est liée à l’épidémie de Covid-19, explique le gestionnaire du tunnel : «Le marché passagers est toujours fortement affecté par les restrictions de voyage mises en place par les gouvernements britannique et français en raison de la pandémie.»