Agriculture
Ne lui dites surtout pas que c’est « le retour du travail à l’ancienne». «Ce n’est tellement pas représentatif de ce que l’on fait », s’agace Juliette Bouetz, la responsable communication de l’entreprise familiale Cheval des Vignes, créée près de Saint-Emilion (Gironde) il y a dix ans par son père, Sébastien Bouetz. Elle travaille aujourd’hui pour une quarantaine de propriétés de la rive droite, ce qui représente pas loin de 70 ha à couvrir.
Le phénomène a pris à tel point que les prestataires de chevaux de trait se sont multipliés. A Lalande-de-Pomerol, Susana Teixeira fait aussi partie des pionnières de la traction animale dans la région. Elle a monté son entreprise, Cheval et Vignes, en 2012, et exploite aujourd’hui une dizaine de chevaux. Elle s’occupe d’une dizaine de propriétés viticoles, dont trois régulièrement. « L’intérêt du cheval s’est imposé, parce que c’est bon pour le sol, explique-t-elle. Cela évite les désherbants chimiques notamment.»
«D’une grande précision»
L’animal reste toutefois cantonné à quelques tâches. « C’est essentiellement pour le décavaillonnage [sortir la terre du rang pour la remettre au milieu] que l’on fait appel au cheval, car il faut travailler en fonction du pied de vigne, et le cheval s’avère d’une grande précision, explique Olivier Bernard, gérant du domaine de Chevalier à Léognan. Sur les vieilles vignes, il réalise un travail extraordinaire. »